Guerre en Ukraine : à Odessa, les catacombes prêtes à servir d'abri anti-bombardements
Depuis un mois, c’est devenu le quotidien des Ukrainiens : des sirènes pour prévenir des bombardements et qui invitent à se mettre aux abris. Contrairement à Kiev, il n'y a pas de métro à Odessa. Mais les catacombes sont prêtes à accueillir les habitants.
C’est une grande trappe métallique au cœur du quartier de Moldavanka, elle s’ouvre sur un escalier en briques. Dans une atmosphère humide, on descend à 17 mètres sous la surface du sol. Les catacombes d'Odessa constituent un réseau de 2 500 km de galeries, creusées à partir du XVIIIe siècle, lorsqu'il fallait des pierres pour construire la ville. Utilisés par les contrebandiers, ces tunnels ont ensuite servi d’abri : "Les habitants y ont d’abord trouvé refuge pendant la guerre civile dans les années 1920, précise Maksym Baranets, spéléologue et responsable de la fondation Mémoire et patrimoine d’Odessa. Puis pendant la Deuxième Guerre mondiale, face aux Allemands. Et pendant la guerre froide, ça a été repensé en abris anti-atomiques."
Depuis un mois et le début de l'intervention russe en Ukraine, les catacombes ont repris du service. Des matelas gonflables ont été installés, des stocks d'eau, et même un jeu d'échecs.
"La première chose qu’on a faite, c’est vérifier qu’il y avait bien trois sorties différentes. Ensuite on a tiré des câbles pour l’électricité, puis on a installé des toilettes, et même le wifi pour que les gens puissent recevoir les messages quand l’alerte est levée."
Maksym Baranetsà franceinfo
Dans le secteur de Moldavanka, depuis le début de la guerre les catacombes ont accueilli jusqu’à une centaine de personnes, même si dans le quartier beaucoup d’habitants préfèrent s’abriter dans leur propre sous-sol. Marina, elle, y est venue il y a une semaine. "C’est vraiment un endroit sûr, ça ne va pas s’effondrer. On peut même y aller en cas d’attaque nucléaire ! Quand j’y suis venue, c’était un soir vers 22h. Il y avait surtout des femmes et des enfants. J’y suis restée environ une heure. Les gens regardaient leurs téléphones ou papotaient un peu."
Pour le moment Odessa a été assez peu touchée par les frappes. Beaucoup d’habitants ne se mettent plus forcément à l’abri en cas d’alerte. Mais si les bombardements devaient s’intensifier, les catacombes sont prêtes.
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