Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du 17 mars
Vladimir Poutine, qui recevra la semaine prochaine à Moscou le président chinois Xi Jinping, est désormais visé par un mandat d'arrêt émis vendredi 17 mars par la Cour pénale internationale (CPI) pour le crime de guerre de "déportation illégale" d'enfants ukrainiens lors de l'invasion russe, une décision saluée par Kiev et les Occidentaux.
Franceinfo revient sur les faits marquants de la journée sur le front de la guerre en Ukraine.
Vladimir Poutine visé par un mandat d'arrêt pour crime de guerre
La Cour pénale internationale (CPI) a déclaré vendredi avoir émis un mandat d'arrêt contre le président russe Vladimir Poutine pour sa responsabilité pour le crime de guerre de "déportation illégale" d'enfants ukrainiens lors de l'invasion russe. La CPI, qui siège à La Haye, a également émis un mandat d'arrêt contre Maria Lvova-Belova, commissaire présidentielle russe aux droits de l'enfant, pour des accusations similaires.
Le procureur de la CPI, Karim Khan, a déclaré à l'AFP que Vladimir Poutine était désormais passible d'une arrestation sur le territoire d'un des 123 Etats membres de la Cour. Les mandats d'arrêts émis vendredi sont "basés sur des preuves scientifiques, un examen minutieux et ce qui a été dit par ces deux personnes, a affirmé Karim Khan. Les preuves que nous avons présentées se concentraient sur des crimes contre des enfants. Les enfants sont la partie la plus vulnérable de notre société".
La Russie juge "nul et non avenu" le mandat d'arrêt de la CPI
Les haut responsables russes ont rejeté ce mandat d'arrêt, estimant qu'elle n'avait aucune valeur juridique pour la Russie. "La Russie, comme un certain nombre d'Etats, ne reconnaît pas la compétence de ce tribunal, par conséquent, du point de vue de la loi, les décisions de ce tribunal sont nulles et non avenues", a dit aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Dmitri Peskov a estimé que l'idée même d'une arrestation de Vladimir Poutine était "scandaleuse et inacceptable". La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a elle évoqué une décision de la CPI "dénuée de sens", "y compris d'un point de vue juridique".
Citée par l'agence de presse russe Ria Novosti, Maria Lvova-Belova a assuré qu'elle allait poursuivre son travail malgré la décision de la CPI.
Volodymyr Zelensky salue une décision "historique" de la CPI
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a salué une décision "historique, qui marque le début d'une responsabilité historique", le Kremlin jugeant de son côté que la décision n'avait aucune valeur juridique. Plus de 16 000 enfants ukrainiens ont été déportés vers la Russie depuis l'invasion le 24 février 2022, selon Kiev, et beaucoup auraient été placés dans des institutions et des foyers d'accueil.
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a salué "une décision importante" et le Royaume-Uni s'est félicité de "cette mesure prise par la CPI indépendante pour obliger ceux qui sont au sommet du régime russe, y compris Vladimir Poutine, à rendre des comptes".
Xi Jinping en visite à Moscou en début de semaine prochaine
Vendredi, Moscou et Pékin ont par ailleurs annoncé la visite de Xi Jinping en Russie du 20 au 22 mars. Xi Jinping et Vladimir Poutine signeront une déclaration commune pour approfondir leur "relation stratégique entrant dans une nouvelle ère", a déclaré le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov. Alors que Washington soupçonne la Chine d'envisager des livraisons d'armes à la Russie, ce que Pékin et Moscou démentent, les deux dirigeants parleront aussi de coopération "militaro-technique", toujours selon le Kremlin.
Cité par les agences de presse russes, Iouri Ouchakov a aussi salué la "retenue" de Xi Jinping sur le conflit en Ukraine, dossier sur lequel Pékin se présente en médiateur malgré sa proximité avec Moscou. Le ministre chinois des Affaires étrangères Qin Gang, lors d'un entretien téléphonique avec son homologue ukrainien Dmytro Kouleba, a exhorté jeudi Kiev et Moscou à reprendre "au plus vite" des pourparlers de paix, selon Pékin. Un appel au cessez-le-feu aussitôt sanctionnée par les Etats-Unis, selon lesquels il revient à consolider les avancées russes et à donner au Kremlin une chance de préparer une nouvelle offensive.
Les MiG-29 vont "aider" l'Ukraine à "défendre efficacement" son espace aérien
A Bratislava, la Slovaquie a annoncé vendredi sa décision de fournir treize chasseurs MiG-29 à Kiev, après que la Pologne eut annoncé la livraison à l'Ukraine d'un "premier lot" de quatre de ces appareils. Ces livraisons "vont nous aider à défendre efficacement notre ciel", a déclaré le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov, dans un message de remerciement à la Slovaquie publié sur Twitter. "Une coalition aéronautique est en train de se former !" Enfin, à la veille de l'expiration samedi de l'accord international sur l'exportation des céréales d'Ukraine, l'ONU a indiqué que les discussions à ce sujet se poursuivent.
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