Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du jeudi 8 juin
Après la destruction du barrage de Kakhovka, le niveau de l'eau s'est trouvé bas, au point de susciter de nombreuses interrogations. Toutefois, malgré un seuil à 12,7 mètres, l'eau du barrage continue de refroidir la centrale de Zaporijjia, a déclaré, jeudi 8 juin dans la soirée, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Voici ce qu'il faut retenir de cette journée.
L'eau du barrage continue de refroidir la centrale nucléaire de Zaporijjia
Finalement, la centrale nucléaire de Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine, continue bel et bien à pomper de l'eau du barrage de Kakhovka pour refroidir le combustible et éviter un accident, a déclaré l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Après examen, il s'est avéré que l'opération de pompage "devait pouvoir se poursuivre même si le niveau descendait au-dessous du seuil de 12,7 mètres", précédemment jugé critique, a expliqué l'instance onusienne dans un communiqué, qui fixe désormais la limite à "11 mètres, voire plus bas". "Dans ces circonstances difficiles, cela nous laisse un peu plus de temps avant d'éventuellement passer à d'autres sources d'approvisionnement", a souligné le chef de l'AIEA, Rafael Grossi, attendu sur les lieux la semaine prochaine.
Ce message, qui se veut rassurant, a été communiqué après que, plus tôt dans la soirée, l'opérateur ukrainien du barrage, Ukrhydroenergo, avait estimé qu'une fois passé ce seuil de 12,7 mètres, l'eau ne permettait plus d'assurer le refroidissement des réacteurs.
Par ailleurs, une fois que le barrage ne pourra plus être utilisé, la centrale pourra avoir recours à "un grand bassin de rétention situé à proximité", a précisé Rafael Grossi. Mais aussi "à des réserves plus petites et à des puits sur place qui peuvent fournir de l'eau de refroidissement pour plusieurs mois", a-t-il ajouté. "Il est vital que ce bassin reste intact", a-t-il répété.
L'OMS alerte face au risque de choléra
Si aucun cas n'a été recensé, l'Organsation mondiale de la santé a renforcé la "surveillance épidémiologique des maladies transmises par l'eau". D'autant que le bacille Vibrio cholerae, à l'origine de la maladie mortelle, a été détecté dans des "échantillons prélevés dans l'environnement". "Nous pourrions donc commencer à détecter des cas à tout moment", a alerté Teresa Zakaria, responsable des opérations d'urgence à l'Organisation mondiale de la santé. "Nous travaillons en étroite collaboration avec le ministère ukrainien de la Santé pour nous assurer que des mécanismes sont en place pour permettre l'importation de vaccins dès qu'ils sont nécessaires", a-t-elle précisé.
Six morts des deux côtés du Dnipro
Les autorités ukrainiennes et d'occupation russe ont recensé six morts, après la destruction du barrage de Kakhovka. Une zone de plus de 600 km2 a été inondée, selon le gouverneur de la région de Kherson, à la fois sur la rive droite du fleuve contrôlée par les Ukrainiens et sur la rive gauche occupée par les Russes.
Les évacuations se poursuivent
Des bus et des trains se relaient pour déplacer les populations touchées. Selon les services d'urgence ukrainiens, 1 995 personnes ont été évacuées, dont 103 enfants. De nombreuses autres ont fui par leurs propres moyens. Côté russe, 4 500 personnes "ont déjà été évacués", d'après les autorités d'occupation jeudi.
L'Ukraine et ses alliés condamnent les "attaques" contre les évacuations
L'Ukraine et ses alliés, dont les Etats-Unis, la France et le Japon, ont condamné les "attaques" contre les opérations de secours à Kherson. Ils ont également appelé la Russie à permettre l'accès "sans entrave" de l'aide après la destruction du barrage de Kakhovka, a déclaré à la presse l'ambassadeur ukrainien à l'ONU Sergiy Kyslytsya. Ce dernier était alors entouré par ses homologues de plusieurs membres du Conseil de sécurité (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Japon, Malte, Albanie) et d'Etats membres de l'Union européenne.
"Nous appelons également la Fédération de Russie à permettre un accès complet, sûr et sans entrave aux zones touchées sur la rive gauche du fleuve Dniepr qui est sous le contrôle de son armée, pour que les acteurs humanitaires, en particulier des Nations unies et du Comité international de la Croix-Rouge puissent aider les habitants", a-t-il ajouté.
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