Cet article date de plus d'un an.

Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du mardi 21 février

Lors de son discours à la nation, Vladimir Poutine s'est emporté contre l'Occident et a annoncé qu'il suspendait un traité sur les armes nucléaires.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Le président russe Vladimir Poutine prononce un discours depuis Moscou, le 21 février 2023. (SERGEI SAVOSTYANOV / SPUTNIK / AFP)

Comme un affrontement à distance : Vladimir Poutine et Joe Biden ont tous les deux prononcé deux discours résolument offensifs sur la guerre en Ukraine, mardi 21 février, à trois jours du premier anniversaire de l'invasion russe. Alors que le président russe a annoncé que son pays suspendait sa participation au traité russo-américain New Start, son homologue américain Joe Biden a assuré que la Russie ne gagnerait "jamais" en Ukraine.

Franceinfo revient sur les faits marquants de la journée sur le front de la guerre en Ukraine

Vladimir Poutine menace l'Occident et annonce que la Russie suspendait du traité New Start

Mardi matin, dans un discours d'1h45 rappelant l'époque de la Guerre froide, par sa virulente rhétorique anti-occidentale, Vladimir Poutine a marqué les esprits en annonçant la suspension du traité New Start sur le désarmement nucléaire, se disant en outre prêt à renouer avec les essais nucléaires. Une annoncé peu après atténuée par son ministère des Affaires étrangères assurant dans un communiqué que "la Russie entend conserver une approche responsable et continuera, pendant la durée de vie du traité, à respecter strictement les limites quantitatives des armes stratégiques offensives".

Le président russe s'en est aussi pris aux Occidentaux, accusés d'"en finir avec nous, une bonne fois pour toutes" et de porter "la responsabilité de l'attisement du conflit ukrainien et de ses victimes". Evoquant les sanctions qui frappent la Russie, le maître du Kremlin a estimé que les Occidentaux n'arriveraient "à rien", l'économie russe résistant mieux que prévu. Signe que la répression interne accompagnant l'offensive militaire risque de s'aggraver, le chef de l'Etat russe a aussi averti que "ceux qui ont choisi de trahir la Russie" devaient "être tenus pour responsables devant la loi".

"L'Ukraine ne sera jamais une victoire pour la Russie", répond Joe Biden à Vladimir Poutine

Plus tard dans la journée, le président américain Joe Biden a de son côté fait une allocution très attendue, à Varsovie, en Pologne. "Notre soutien à l'Ukraine ne faiblira pas", "l'Ukraine ne sera jamais une victoire pour la Russie, jamais" et "reste libre", a-t-il martelé, parlant de "la volonté de fer de l'Amérique".

Vladimir Poutine "pensait que les autocrates comme lui étaient durs et que les dirigeants de la démocratie étaient mous, puis il s'est heurté à la volonté de fer de l'Amérique et des nations du monde entier qui refusent d'accepter un monde gouverné par la peur", a-t-il déclaré. "Il ne doit y avoir aucun doute: notre soutien à l'Ukraine ne faiblira pas, l'Otan ne sera pas divisée et nous ne lâcherons pas", a assuré le président américain.

Les Occidentaux appellent Moscou à la raison sur le traité New Start

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a jugé la décision de la Russie sur New Start "irresponsable", tout en assurant que les Etats-Unis "restent prêts à discuter sur les armes stratégiques" avec Moscou. Paris a rappelé que le traité New Start constituait "un instrument essentiel" de stabilité stratégique.

Londres a souligné que le contrôle des armements était "vital" pour la sécurité, cependant que le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a dit "regretter" la décision russe. Un monde sans contrôle des armements nucléaires est "bien plus dangereux", a insisté de son côté Stéphane Dujarric, porte-parole du Secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres.

Les Européens vont accélérer les fournitures de munitions à l'Ukraine

Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a assuré mardi que les pays membres de l'UE allaient puiser dans leurs stocks pour accélérer les fournitures d'armes et de munitions pour l'Ukraine. Aux côtés du secrétaire général de l'Alliance atlantique Jens Stoltenberg et du ministre des Affaires étrangères ukrainien Dmytro Kuleba, Josep Borrell s'est dit confiant dans une décision "la semaine prochaine" à ce sujet. La priorité est aux obus de 155 mm utilisés par l'artillerie.

Une frappe russe tue cinq civils à Kherson

Pendant le discours de Vladimir Poutine, les forces russes ont bombardé des immeubles à Kherson, dans le sud de l'Ukraine, causant la mort d'au moins cinq civils, selon les autorités ukrainiennes. La Russie "tue sans pitié la population civile", a dénoncé le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Les images diffusées après cette frappe montrent des corps, l'un recouvert par une bâche pour le cacher, gisant au sol à proximité d'un arrêt de bus et un supermarché détruit.

Le patron de Wagner accuse l'état-major russe de "trahison"

Le patron du groupe paramilitaire russe Wagner a accusé l'état-major de son pays de "trahison" pour refuser selon lui de fournir du matériel à ses mercenaires, en première ligne dans l'est de l'Ukraine. Ces déclarations de l'homme d'affaires Evguéni Prigojine marquent une escalade dans les tensions qui opposent son groupe Wagner à l'armée russe, en concurrence sur le terrain en Ukraine.

Les tensions sont devenues de plus en plus visibles ces dernières semaines, alors que les forces russes tentent de s'emparer de la ville de Bakhmout, dans l'est du pays, l'armée et Wagner revendiquant chacun des avancées en se contredisant parfois.

La France surveille "l'activité" de sociétés chinoises

"Il y a des sociétés privées chinoises dont nous regardons de près l'activité", a déclaré Catherine Colonna, sur France 5. La ministre française des Affaires étrangères était interrogée sur un potentiel partenariat stratégique entre la Chine et la Russie, alors que le rapprochement sino-russe inquiète de plus en plus les Occidentaux.

La ministre a par ailleurs assuré que la France parlait "tout à fait diplomatiquement et tout à fait clairement" à Pékin de son souhait que Pékin "ne prête pas main forte à la Russie", soulignant aussi qu'elle préférait "retenir l'attachement de la Chine à la stabilité qui lui bénéficie sur le long terme".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.