Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du mercredi 30 mars

"Nous ne croyons personne." Le Président ukrainien Volodymyr Zelensky a mis en doute, mercredi 30 mars, les annonces de Moscou sur la réduction de l'activité militaire russe en Ukraine. La communauté internationale elle aussi reste prudente après les promesses de désescalade de la Russie. Franceinfo revient sur les événements marquants de la journée.

Moscou annonce un cessez-le-feu à Marioupol jeudi pour évacuer des civils

Marioupol, ville portuaire du sud de l'Ukraine, est encerclée par les forces russes et est presque totalement dévastée. Le sort de ses habitants inquiète depuis plusieurs semaines. Le ministère russe de la Défense a annoncé l'instauration d'un "régime de silence", soit un cessez-le-feu local, à partir de 10 heures (9 heures, heure de Paris) afin d'évacuer des civils. Cette mesure doit permettre d'ouvrir un couloir humanitaire vers la ville ukrainienne de Zaporijia, selon le ministère. "Pour que cette opération humanitaire réussisse, nous proposons de la mener avec la participation directe de représentants du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés et du Comité international de la Croix-Rouge", a ajouté le ministère dans un communiqué.

Cette annonce de Moscou est à prendre avec prudence. "Pour l'heure, à Marioupol, la sécurité des couloirs n'a jamais été garantie", a déclaré mardi à Libération (article abonnés) Lucile Marbeau, une porte-parole du Comité international de la Croix Rouge. 

Peu avant cette déclaration de la Russie, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian avait attiré l'attention sur la situation à Marioupol. "Nous, ce que nous voulons sur Marioupol, c'est un cessez-le-feu, une levée du siège et un acheminement libre de l'aide humanitaire et une libre circulation de la population à Marioupol. C'est le sujet du moment", avait-il notamment déclaré sur la chaîne d'information en continu France 24.

"Le concept de 'couloir humanitaire à la mode russe' est un prétexte supplémentaire pour renforcer les bombardements. Ce que nous voulons à #Marioupol, c'est un cessez-le-feu."@JY_LeDrian appelle à ne pas "se laisser abuser par les déclarations de la #Russie" ⤵️ pic.twitter.com/6B4qwgIMwW

— FRANCE 24 Français (@France24_fr) March 30, 2022

Le nombre de réfugiés ukrainiens a franchi la barre des 4 millions

C'est un flot de réfugiés comme l'Europe n'en pas connu depuis la Deuxième Guerre mondiale. "Le nombre de réfugiés d'Ukraine a maintenant atteint 4 millions, 5 semaines après le début de l'attaque russe", a déclaré Filippo Grandi, le patron du HCR, qui est arrivé en Ukraine. Ce nombre, très élevé, n'est qu'un pâle reflet de la réalité de ces gens qui ont dû fuir souvent avec de maigres bagages faits à la hâte, pour se diriger vers les pays limitrophes en voiture, en train ou parfois à pied.

Au total, plus de dix millions de personnes, soit plus d'un quart de la population, ont dû quitter leur foyer en traversant la frontière ou en trouvant refuge ailleurs en Ukraine. L'ONU estime à presque 6,5 millions le nombre de déplacés à l'intérieur de l'Ukraine.

Paris et Moscou ne voient "pas de percée" dans les négociations

La France ne voit "pas de percée" dans les négociations russo-ukrainiennes ni de "nouveauté" dans la situation en Ukraine après les annonces russes de réduction de leur activité militaire autour de Kiev et dans le nord de l'Ukraine, a déclaré Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères. "La guerre continue. Pour l'instant il n'y a à ma connaissance ni percée ni nouveauté", a poursuivi le chef de la diplomatie française sur France 24.

Des pourparlers entre des délégations russe et ukrainienne à Istanbul mardi n'ont donné lieu à rien de "très prometteur" ni à aucune "percée", a déclaré mercredi le Kremlin, douchant les espoirs de progrès décisifs dans les négociations. Ces déclarations du porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, tranchent avec celles, beaucoup plus positives, des responsables russes ayant pris part aux discussions qui se sont déroulées en Turquie.

Joe Biden évoque avec Volodymyr Zelensky des capacités militaires "supplémentaires"

Le président des Etats-Unis a discuté pendant cinquante-cinq minutes avec son homologue ukrainien des capacités militaires "supplémentaires" nécessaires pour aider l'armée ukrainienne à "défendre son pays", a déclaré la Maison Blanche. La présidence américaine a ajouté qu'ils avaient souligné l'impact "déterminant" des armes fournies par les Américains sur le cours du conflit. "En outre, le président Biden a informé le président Zelensky que les Etats-Unis entendaient apporter au gouvernement ukrainien 500 millions de dollars d'aide budgétaire directe", a précisé la Maison Blanche.