Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du vendredi 1er mars

Kiev a notamment signé un accord de sécurité bilatéral avec les Pays-Bas, qui prévoit entre autres une aide militaire de deux milliards d'euros.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, et le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, lors d'une conférence de presse à Kharkiv (Ukraine), le 1er mars 2024. (HANDOUT / UKRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / AFP)

L'Ukraine et les Pays-Bas ont signé un accord de sécurité bilatéral à Kharkiv (Ukraine), vendredi 1er mars, qui prévoit notamment deux milliards d'euros d'aide militaire, a annoncé le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. En Russie, malgré le risque d'arrestation, des milliers de personnes ont assisté vendredi aux obsèques d'Alexeï Navalny à Moscou. Les soutiens de l'opposant politique, mort dans une prison de l'Arctique russe, ont scandé "Non à la guerre !", "Nous ne t'oublierons pas !" ou encore "Nous ne pardonnerons pas !". Voici ce qu'il faut retenir de la journée de vendredi.

Un accord de sécurité entre les Pays-Bas et l'Ukraine 

Le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, a signé un accord de sécurité avec l'Ukraine au cours d'un voyage à Kharkiv, la deuxième ville de ce pays en lutte contre l'invasion russe, a annoncé Volodymyr Zelensky. Selon le chef de l'Etat ukrainien, ce document prévu pour une durée de dix ans "définit également les priorités de l'aide" néerlandaise, dans les secteurs "de la défense anti-aérienne, de l'artillerie, des armes maritimes et de longue portée, mettant l'accent sur le renforcement de l'armée de l'air" ukrainienne.

"Je suis reconnaissant au Premier ministre Rutte pour cet accord, qui renforcera la défense de l'Ukraine, en particulier de la ville de Kharkiv, où nous nous sommes rencontrés aujourd'hui", a salué Volodymyr Zelensky.

Paris veut tout faire pour éviter l'effondrement de l'Ukraine 

La France met tout en œuvre pour éviter un effondrement de l'Ukraine, sans pour autant faire la guerre à la Russie, a insisté le chef de la diplomatie française, Stéphane Séjourné, vendredi au micro de France Inter. "Tout ce que nous faisons est pour éviter la guerre et évidemment pas pour rajouter un degré d'inquiétude aux Français", a assuré le ministre des Affaires étrangères. Ce dernier était interrogé sur la possibilité d'envoi de troupes occidentales en Ukraine, évoqué en début de semaine par Emmanuel Macron. 

"Nous avons des informations [sur le fait] que la Russie ne s'arrêtera pas là", a alerté le ministre, en référence au fait que Moscou pourrait tenter d'envahir d'autres pays.

Emmanuel Macron va réunir les chefs des partis

Le chef de l'Etat réunira jeudi matin les leaders des principaux partis à l'Elysée, pour évoquer "la situation en Ukraine", a appris l'AFP auprès de la présidence, confirmant une information du Figaro.

La réunion est programmée à 10h30. Elle se fera sous le format des "Rencontres de Saint-Denis", menées par le président ces derniers mois avec les chefs des partis de la majorité et de l'opposition ayant un groupe au Parlement, a précisé l'Elysée. Elle devrait précéder le débat au Parlement, suivi d'un vote, sur la question du soutien à Kiev, à la demande d'Emmanuel Macron. La date de ce débat n'a pas encore été fixée. 

Les oppositions ont pour la plupart critiqué les récentes prises de positions du chef de l'Etat concernant l'éventuel envoi de troupes occidentales en Ukraine.

Des milliers de Russes aux obsèques d'Alexeï Navalny...

Plusieurs milliers de personnes étaient présentes aux obsèques d'Alexeï Navalny à Moscou. Un grand nombre avait des fleurs et certains étaient en pleurs après la mort de l'opposant russe en prison, dans des circonstances troubles. Après une courte cérémonie dans une église où sa dépouille a été exposée dans un cercueil ouvert, conformément au rite orthodoxe, l'opposant à été mis en terre au cimetière de Borissovo.

De nombreuses personnes ont défilé devant sa tombe. A l'extérieur, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées, formant une très longue file, tandis que la police anti-émeute avait parsemé la zone de barrières. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait quant à lui averti de potentielles sanctions en cas de participation à toute manifestation "non autorisée" à l'occasion de ces funérailles.

Dans la journée, les forces de l'ordre russes ont procédé à au moins 128 interpellations dans 19 villes du pays, au cours de rassemblements en hommage à l'ancien militant anticorruption, selon l'ONG spécialisée OVD-Info.

... Paris et Berlin saluent le "courage" des Russes venus lui rendre hommage

L'ambassadrice américaine et ses homologues français et allemand se sont rendus sur les lieux des obsèques, de même que trois figures de l'opposition encore en liberté : Evguéni Roïzman, Boris Nadejdine et Ekaterina Dountsova.

Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a salué les "Russes courageux" qui ont osé se rendre à l'enterrement "et ont ainsi pris un grand risque, pour la liberté". "Il en fallait du courage pour aller rendre hommage à Alexeï Navalny. Des milliers de Russes n'en ont pas manqué. Son héritage est là. Mémoire éternelle", a écrit de son côté Emmanuel Macron dans un message sur le réseau social X.

Le chef de la diplomatie russe en Turquie 

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a entamé une visite de deux jours en Turquie. Le ministre des Affaires étrangères a participé au Forum diplomatique d'Antalya, un rendez-vous annuel auquel sont conviés les pays amis d'Ankara. 

Depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, la Turquie a conservé des liens étroits avec les deux belligérants, et a accueilli par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev en mars 2022. "Nous devons chercher sérieusement des moyens de rapprocher les parties", a déclaré le chef de la diplomatie turque, Hakan Fidan, dans son discours d'ouverture du Forum d'Antalya. "Nous sommes prêts à tout mettre en œuvre pour faciliter les négociations de paix", a-t-il ajouté.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.