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Guerre en Ukraine : ce que l'on sait du bombardement de la prison d'Olenivka, dans la région de Donetsk

L'armée russe a fait état de 40 morts, tandis que les autorités séparatistes prorusses de la région de Donetsk évoquent jusqu'à 53 morts. La Russie et l'Ukraine se sont mutuellement accusées du bombardement, vendredi.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La ville d'Olenivka, située dans la région séparatiste du Donetsk, dans l'est de l'Ukraine.  (CAPTURE D'ÉCRAN / FRANCE TELEVISIONS)

L'Ukraine et la Russie se renvoient la responsabilité du bombardement. Vendredi 29 juillet, une prison a été visée par des tirs à Olenivka, dans la région séparatiste de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, entraînant une série d'accusations entre les camps russe et ukrainien. Des tirs de missile, dont la provenance est encore à déterminer, ont fait au moins une quarantaine de morts dans cette prison, où des soldats ukrainiens étaient incarcérés depuis le mois de mai. Franceinfo résume ce que l'on sait de ce bombardement. 

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Le bâtiment d'une prison détruit à Olenivka

L'attaque a eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi. Des explosions ont détruit le bâtiment d'une prison d'Olenivka, ville située dans la région séparatiste de Donetsk, à quelques kilomètres de la ligne de front, dans l'est de l'Ukraine. 

Selon Moscou, des tirs d'un système d'artillerie Himars, fourni à l'Ukraine par les Etats-Unis, ont touché cet établissement pénitentiaire, où sont détenus des soldats ukrainiens.

La télévision publique russe a diffusé vendredi des images présentées comme celles de baraquements carbonisés et d'armatures de lits en métal détruits. Selon la chaîne américaine CNN (en anglais), des images diffusées en Russie et partagées sur les réseaux sociaux de la région de Donetsk montrent "un édifice presque entièrement détruit et plusieurs cadavres". 

Plusieurs dizaines de prisonniers de guerre ukrainiens sont morts

L'armée russe n'a pas précisé combien de prisonniers ukrainiens étaient détenus au moment de l'attaque. Selon la Russie, des combattants du bataillon Azov occupaient cette prison, après s'être rendus à l'armée russe, au terme de longues semaines de siège et de résistance sur le site sidérurgique d'Azovstal.

Reste que le bilan précis de l'attaque de la prison reste encore difficile à établir. Le chef des séparatistes prorusses de Donetsk, Denis Pouchiline, a fait état, sur la chaîne de télévision russe Rossiïa 24, de 47 morts, tandis que les forces de défense du territoire séparatiste ont évoqué 53 décès, ajoutant qu'aucun gardien n'avait été tué ni blessé. De son côté, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, affirmait vendredi que cette "attaque des occupants" avait fait "plus de 50 morts". Selon l'armée russe, 75 personnes ont également été blessées. 

La Russie dénonce une "provocation" ukrainienne

Le Kremlin impute la frappe à l'Ukraine. "Cette provocation scandaleuse vise à effrayer les soldats ukrainiens et à les dissuader de se rendre", assure le ministère russe de la Défense. Selon lui, des membres du régiment Azov, détenus depuis la chute de l'usine de Marioupol, figurent parmi les prisonniers. 

De son côté, le chef des séparatistes prorusses de Donetsk, Denis Pouchiline, a affirmé à Rossiïa 24 que les autorités ukrainiennes "avaient donné l'ordre d'éliminer ceux [parmi les prisonniers] qui témoignaient" d'exactions commises, selon lui, par les forces ukrainiennes.

L'Ukraine évoque "un crime de guerre russe délibéré"

L'état-major ukrainien a accusé en retour l'armée russe d'être à l'origine de ce "bombardement d'artillerie ciblé". Selon Kiev, cette attaque permet à Moscou d'"accuser l'Ukraine d'avoir commis des crimes de guerre" et de "camoufler les tortures de prisonniers et les exécutions" qu'ils y ont "perpétrées".

Les forces armées ukrainiennes affirment n'avoir "jamais procédé (...) à des bombardements d'infrastructures civiles, en particulier dans des endroits où des prisonniers de guerre sont susceptibles d'être détenus", a assuré l'armée dans un communiqué.

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, a accusé dans la foulée la Russie de "crime de guerre barbare", sur Twitter, demandant à ce que le pays soit reconnu comme "un Etat terroriste". Une volonté partagée par le chef de l'Etat, Volodymyr Zelensky. "La Russie a prouvé à travers ses nombreuses attaques terroristes qu'elle était la plus grosse source terroriste du monde", a également affirmé vendredi le président ukrainien, qualifiant ce bombardement de "crime de guerre russe délibéré". 

Une attaque condamnée par l'Union européenne

L'Union européenne a très vite condamné "avec la plus grande fermeté les atrocités commises par les forces armées russes et leurs supplétifs", dans un communiqué (en anglais) de son chef de la diplomatie, Josep Borrell, visant à la fois le bombardement de la prison et des accusations de torture sur un prisonnier ukrainien.

"Ces actes inhumains et barbares constituent de graves violations des conventions de Genève et de leur protocole additionnel et s'apparentent à des crimes de guerre", a ajouté Josep Borrell.

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