Guerre en Ukraine : ces points de tensions entre Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky avant la conférence de soutien, mardi à Paris
A chaque évolution de la guerre en Ukraine ou presque, Emmanuel Macron appelle Volodymyr Zelensky, quand ce n'est pas l'inverse. La preuve encore dimanche 11 décembre : le chef de l'Etat français s'est entretenu au téléphone avec son homologue ukrainien pour notamment préparer la nouvelle conférence de soutien à l'Ukraine, qui se tiendra mardi à Paris, et apporter " tout son soutien" à la proposition ukrainienne de plan de paix, ont rapporté les deux dirigeants.
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"Avec le Président Zelensky, nous avons préparé les conférences que la France accueille mardi: une première, internationale, pour répondre aux besoins de l'Ukraine pour passer l'hiver, et une seconde avec les entreprises françaises qui s'engagent dans la reconstruction du pays", a indiqué le président français sur Twitter. "Nous avons synchronisé nos positions avant un sommet virtuel du G7 et la conférence de soutien à Paris. Nous avons discuté de la mise en œuvre de notre plan de paix en dix points, de coopération dans la Défense et de stabilité énergétique", a aussi tweeté le président ukrainien, qui interviendra en visio lors de cette conférence de mardi " pour la résilience et la reconstruction de l'Ukraine", tandis que son Premier ministre sera présent. Selon l'Elysée, " des chefs d'Etat, des chefs de gouvernement, des ministres" de 47 pays participeront, de même que le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres.
Avec le Président Zelensky, nous avons préparé les conférences que la France accueille mardi : une première, internationale, pour répondre aux besoins de l'Ukraine pour passer l’hiver, et une seconde avec les entreprises françaises qui s'engagent dans la reconstruction du pays.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) December 11, 2022
Un "ami" qui hérisse
Pas de doute, donc : depuis dix mois et le déclenchement de l'"opération spéciale" du Kremlin en Ukraine, le dialogue est continu, mais parfois, Paris et Kiev ne se comprennent plus. Emmanuel Macron a beau être "un ami", dixit le président ukrainien, il crispe aussi. Comme lorsqu'il avertit : l'adhésion de l'Ukraine à l'union européenne prendra des décennies.
Cette conférence intervient après les propos d'Emmanuel Macron qui a souligné début décembre qu'il faudrait donner des " garanties" à la Russie pour trouver un bon équilibre, une fois la guerre en Ukraine terminée. Mais c'est surtout son attitude vis à vis de Vladimir Poutine qui hérisse : quand le chef de l'Etat appelle à ne pas humilier la Russie pour bâtir la paix - en juin 2022 - , ou quand début décembre 2022, il évoque des " garanties de sécurité" à fournir à Moscou. A Kiev, le pouvoir s'étrangle. Quelques personnalités ukrainiennes et responsables d'Europe de l'Est ont exprimé un certain agacement, voire une franche opposition à ces propos. Mais l'Elysée assume et écarte toute tension, maintenant que le dialogue Paris - Kiev est " excellent".
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Le verbe "Macroner"
Le président russe Vladimir Poutine a affirmé vendredi 9 décembre qu'un accord serait nécessaire " au final" pour mettre un terme au conflit en Ukraine, tout en exprimant des doutes sur la " confiance" que Moscou peut, selon lui, accorder à ses interlocuteurs. Pourtant, Volodymir Zelensky a proposé, mi-novembre, un plan de paix en 10 points, de l'intégrité territoriale au sort des prisonniers, en passant par la sécurité alimentaire de l'Ukraine. Emmanuel Macron a annoncé début décembre qu'il parlerait "prochainement" avec Vladimir Poutine, en particulier sur les questions de sécurité autour du "nucléaire civil" en Ukraine. Il n'empêche, en Ukraine, l'allié français se retrouve détesté. Depuis quelques mois, un nouveau verbe a fait son apparition : "macroner", qui signifie ironiquement "être inquiet, mais ne rien faire".
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