Guerre en Ukraine : des centaines de civils ont été exécutés par l'armée russe au début de la guerre, selon un rapport de l'ONU

Il s'agit de "probables crimes de guerre", selon le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk. Des centaines de civils ont été exécutés sommairement en Ukraine au cours des premiers mois de l'invasion du pays par les forces russes, selon un rapport présenté jeudi 15 décembre devant le Conseil des droits de l'homme (CDH) de l'Onu.

Une commission d'enquête dédiée a enregistré 441 exécutions sommaires et meurtres dans trois régions de l'Ukraine, entre le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le 24 février, et le 6 avril, a souligné Volker Türk. 

Les meurtres de 341 hommes, 72 femmes, 20 garçons et huit filles ont été documentés dans 102 villes et villages des régions de Kiev, Tcherniguiv et Soumy pendant cette période, selon le rapport. En outre, des véhicules blindés russes ont tiré sur des bâtiments, tuant des civils à leur domicile.

Des chiffres sans doute sous-évalués

"Les vrais chiffres sont vraisemblablement plus élevés et nous travaillons afin de vérifier 198 meurtres supplémentaires dans ces régions", a précisé le Haut-Commissaire, ajoutant que l'ONU continuait de documenter les violations des droits des civils en zone de conflit en dehors de la période étudié dans ce rapport. 

"Dans certains cas, les soldats russes ont exécuté des civils dans des lieux de détention improvisés", a-t-il dit. "D'autres ont été tués sur-le-champ après un contrôle de sécurité, à l'entrée ou à l'intérieur de leurs maisons ou dans des cours, même alors que les victimes levaient les mains et ne représentaient aucune menace", a poursuivi le Haut-commissaire. Les hommes et les garçons représentent 88% du total des victimes, "ce qui suggère qu'ils ont été ciblés en priorité en raison de leur sexe".

Le 23 septembre déjà, des enquêteurs de l'Onu avaient accusé Moscou d'avoir commis un "nombre considérable" de crimes de guerre dans quatre régions ukrainiennes dans les premières semaines suivant l'invasion russe.