Guerre en Ukraine : en plus des chars légers livrés par la France, la longue liste des armes demandées par Kiev aux Occidentaux
Des AMX-10 RC : Paris a promis à l'Ukraine de lui livrer des chars de combat légers de fabrication française en réponse aux besoins pressants de Kiev pour affronter l'armée russe, a annoncé le président français Emmanuel Macron à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky. "C'est la première fois que des chars de conception occidentale sont fournis aux forces armées ukrainiennes", a ajouté la présidence française. Aucune précision n'a été donnée par l'Elysée sur le nombre de ces engins blindés de reconnaissance, ni le calendrier de cette livraison.
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Si Paris fournit déjà à Kiev des canons Caesar pour l'aider dans ses combats contre les forces russes, il s'agit là d'une étape importante. Ces AMX-10 RC, dont la production a démarré dans les années 1980, sont des chars légers de près de 25 tonnes dotés de canons de 105 mm, montés sur roues et non sur chenilles. "Ils ont une force de frappe qui n'est pas négligeable avec un canon de 105 mm", a ainsi précisé Jean-Paul Paloméros, ancien chef d’état-major de l’armée de l’air, ancien commandant de l’OTAN à la transformation des capacités militaires, sur franceinfo. L'armée de terre française, qui en possède près de 250, est en train de les remplacer progressivement par le blindé de reconnaissance et de combat de nouvelle génération Jaguar, de classe 25 tonnes.
Les hésitations des alliés à livrer des armes plus lourdes
Paris, de son côté, n'a pour l'heure pas l'intention de fournir à Kiev ses chars lourds Leclerc de 56 tonnes dotés d'un canon d'une portée de 4.000 mètres, dont l'armée de terre française possède 200 exemplaires. Mais la France en a déployé 13 en Roumanie, pour renforcer la frontière orientale de l'Otan.
Si l'Ukraine dispose de chars lourds de conception soviétique, et notamment un transfert de quelques centaines de T72 - le même qui équipait les troupes russes au début de la guerre - par la Pologne dès les premiers mois de l'offensive russe, elle réclamait depuis longtemps des blindés plus souples, plus agiles. Moscou dispose en effet d'un parc de chars lourds très importants, qu'elle peut encore lancer dans la bataille. Mais pour repasser à l'offensive, l'armée de Kiev a besoin pêle-mêle de roquettes, de canons, et d'armes de haute précision. Le système de lance-missiles Himars américain, capable de cibler des objectifs distants de près de 100 km a fait ses preuves, comme lors de la frappe qui a visé, dans la nuit du nouvel An, des soldats russes à Makiïvka, dans l'est de l'Ukraine.
Mais Kiev demande aux Occidentaux d'aller encore plus loin et de lui fournir, par exemple, le char allemand Leopard 2, ou des tanks américains M1 Abrams, ces chars de nouvelle génération qui pourrait permettre une avancée. L'Ukraine réclame également à Washington des missiles longue portée ou encore des drones de combat Reaper, capables de varier les cibles et de frapper en profondeur. Autre requête formulée par le gouvernement ukrainien : des avions de chasse de type F-16. À toutes ses demandes, les Etats-Unis opposent un refus catégorique : ils ne veulent pas une escalade susceptible de rompre l'unité de l'Otan, chère à Joe Biden. Reste toutefois que ces livraisons françaises pourraient, en tout cas, ouvrir la porte à d'autres livraisons légères : les Américains, par exemple, ont évoqué la possibilité de faire parvenir à l'Ukraine des véhicules de combat d'infanterie Bradley, des blindés équipés d'un canon à tir très rapide.
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