Guerre en Ukraine : "Enfin la France se montre sévère envers la Russie", se réjouissent des Ukrainiens après les annonces d'Emmanuel Macron

Livraison d'avions de chasse, envois d'instructeurs... Les médias ukrainiens ont repris avec satisfaction les déclarations du chef de l'Etat, effectuées lors d'une interview le 6 juin.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Emmanuel Macron  sur TF1 et France 2 lors de l'interview télévisée à Caen, le 6 juin 2024. (SEBASTIEN BOZON / AFP)

"Enfin la France se montre sévère envers la Russie", s’enthousiasme Tymofiy, ancien colonel dans le renseignement militaire ukrainien. La France va fournir des avions de chasse Mirage 2000-5 à l'Ukraine dans la guerre qui l'oppose à la Russie, a annoncé, jeudi 7 juin, Emmanuel Macron. "Nous allons annoncer la cession de Mirage 2000-5" à l'occasion de la visite de Volodymyr Zelensky en France, a déclaré le président français lors d'une interview sur TF1 et France 2, au terme d'une journée de commémorations du Débarquement du 6 juin 1944, où était invité le président ukrainien.

Ces appareils, dont le nombre n'a pas été précisé, "permettront à l'Ukraine de protéger son sol et son espace aérien", a déclaré Emmanuel Macron. Cette livraison d'avions de combat Mirage 2000-5 s'accompagnera de "sessions de formation". Emmanuel Macron souhaite que "les pilotes puissent être formés dès cet été" pour qu'ils "aient ces avions", "dès la fin de l'année" car "il faut cinq à six mois" pour une formation complète.

"Le monde est du côté de l’Ukraine"

En Ukraine, les médias ont tous repris ces annonces, soulignant la reconnaissance de cette décision française, tout en se souvenant, aussi, que la France a longtemps été réticente à envoyer des avions de chasse. Selon Tymofiy, cela ne fait pas de doute : les Mirage 2000-5 vont repousser les avions russes et leurs bombes téléguidées qui explosent côté ukrainien. "Ces avions peuvent détruire des cibles dans les airs jusqu’à 150 à 200 km de distance, et ça va permettre d’empêcher les avions russes de tirer trop près de la frontière ukrainienne ou de la ligne de front", avance-t-il. Mais il faudra encore un an, regrette-t-il, pour former les pilotes et assurer la maintenance.

L'ancien militaire salue par ailleurs la formation par la France d’une brigade de 4500 soldats ukrainiens : un dossier sensible pour le Kremlin, mais très important pour Kiev. Selon l'ancien militaire, ce n'est toutefois pas si décisif. D'ailleurs, qu’importe, dit-il, si les instructeurs français opèrent en Ukraine ou ailleurs : "En Ukraine, ils restent sous la menace des frappes de missiles, car les Russes savent bien où sont nos terrains et centres d’entraînement", glisse-t-il.

À ses côtés, Nadiia, professeur d’université, résume : "Cette décision du président Macron prouve que le monde est au côté de l’Ukraine. Ça nous laisse espérer qu’ils veulent tous notre victoire". Car "ce que l’on veut, c’est la paix, affirment-ils, mais après la victoire".

De son côté, la Russie a accusé vendredi Emmanuel Macron d'alimenter les tensions en Europe avec ses déclarations qualifiées par le Kremlin d'"extrêmement provocatrices" sur l'Ukraine, a rapporté l'agence de presse RIA.

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