Guerre en Ukraine : "Il y a un risque énorme à travailler sur le terrain", souligne Reporters sans frontières après la mort d'un journaliste américain
L'ONG a ouvert un centre pour la protection des reporters à Lviv, dans l'Ouest du pays. Des casques et des gilets pare-balles ont été distribués.
Reporters sans frontières demande à ce que "toute la lumière soit faite sur les circonstances" de la mort du reporter américain Brent Renaud, tué par balles en Ukraine, déclare sur franceinfo, dimanche 13 mars, Christophe Deloire, secrétaire général de l'ONG."Il y a un risque énorme pour les journalistes à travailler sur le terrain" en Ukraine, rappelle-t-il. Les autorités ukrainiennes accuse les forces russes d'être à l'origine du tir qui a abattu le journaliste dans la région d'Irpin, près de Kiev.
franceinfo : Que sait-on de la mort de ce journaliste, la première d'un journaliste étranger depuis le début de l'invasion russe ?
Christophe Deloire : À vrai dire, il manque encore beaucoup d'éléments. Ce qu'on sait c'est qu'un documentariste de renom, qui a gagné de nombreux prix aux États-Unis, a été tué dans la banlieue de Kiev alors qu'il circulait en voiture avec un journaliste qui, lui, est blessé. Et nous, ce que nous demandons à ce stade, c'est que toute lumière soit faite sur les circonstances de cette mort. C'est la deuxième mort d'un journaliste sur place, puisqu'un journaliste ukrainien a été tué lors d'un bombardement de la tour de télévision dans la même ville.
Les autorités ukrainiennes accusent les forces russes d'avoir tiré sur les journalistes. On en sait plus sur l'origine des tirs ?
À ce stade, nous n'avons pas d'information particulière. En tout cas, moi, j'étais hier en Ukraine, à Lviv, où Reporters sans frontières a ouvert un centre pour la protection des journalistes, et je mentionnais le risque énorme pour les journalistes à travailler sur le terrain.
Plusieurs équipes de télévision ont déjà fait l'objet d'attaques et d'attaques délibérées.
Christophe Deloireà franceinfo
C'est le cas d'une équipe d'Al Arabiya, une autre de Sky News, une équipe de journalistes danois, un journaliste suisse a été blessé... C'est un lieu sur lequel il y a des dangers extrêmement importants pour les reporters étrangers et plus encore pour les journalistes ukrainiens, puisque la différence est que les journalistes ukrainiens se retrouvent à couvrir une guerre sans en avoir l'habitude. Ils ne sont pas allés volontairement à la guerre. C'est la guerre qui est venue à eux.
Et ce centre est mis en place pour les journalistes ukrainiens ?
Il s'occupera beaucoup des journalistes ukrainiens, notamment, en dispensant des formations à la sécurité physique et à la sécurité numérique. Mais il s'occupera aussi autant que possible des journalistes étrangers et les journalistes russes sur place. Beaucoup de journalistes sont extrêmement inquiets, d'autant plus que le matériel de protection manque. Il manque pour les journalistes ukrainiens, mais aussi pour les rédactions internationales sur place. Donc, il y a par exemple une très grande demande de casques, de gilets pare-balles et c'est pourquoi nous avons effectué des premières livraisons cette semaine. On va continuer, on va monter en puissance.
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