Guerre en Ukraine : la traque des "collabos" a commencé
Dans les territoires repris à l’armée russe, la chasse aux "collabos" a commencé. "Déjà 6 000 enquêtes sont ouvertes par la justice ukrainienne dans les territoires anciennement occupés par les Russes. On se dénonce, on s’accuse entre voisins et les vieilles querelles d’avant la guerre ressurgissent", raconte Stéphanie Perez, en direct de Dnipro. Une nouvelle loi punit de 12 ans de prison ces faits de collaboration. "Mais où commence-t-elle la collaboration ?", se questionne l’envoyée spéciale qui est allée se renseigner à Kherson, où "les habitants se font justice eux-mêmes" après des enquêtes en ligne.
"J’ai juste fait mon travail"
Sur les réseaux sociaux ukrainiens, une galerie de portraits s’étoffe de jour en jour avec un mot-clé "collabo". Dans la chasse aux traîtres, tous les moyens sont permis. À Kherson, les autorités incitent à la dénonciation. Dans la liste, un nom fait remonter les mauvais souvenirs sur le marché de la ville, celui du directeur technique qui aurait fait appliquer avec zèle les nouvelles règles. Cet homme a accepté de parler à France Télévisions. "J’ai juste fait mon travail, la direction donnait des ordres et j’obéissais. Oui, j’ai décroché les couleurs de l’Ukraine, j’ai été forcé", se défend-il. Pour prouver son patriotisme, il brandit sa carte d’identité ukrainienne. Son dossier est sur le bureau du procureur de Kherson.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.