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Guerre en Ukraine : le chef de la milice Wagner affirme avoir "presque terminé d'encercler" Bakhmout

Dans une vidéo envoyée vendredi 3 mars sur la messagerie Telegram, Evgueni Prigojine appelle les troupes de Kiev à la reddition.
Article rédigé par franceinfo - Thibault Lefèvre
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Dans une vidéo publiée sur Telegram le 3 mars 2023 montre Evgueni Prigojine, le chef du groupe paramilitaire russe Wagner déclare que ses combattants ont "presque terminé d'encercler" Bakhmout. (@CONCORDGROUP_OFFICIAL / AFP)

Evgueni Prigojine est face caméra, le jour se lève et le bruit des explosions des obus est en toile de fond. Dans une vidéo envoyée sur la messagerie Telegram un peu avant 10 heures vendredi 3 mars, le chef du groupe paramilitaire Wagner, casque sur la tête, les mains rentrées dans son gilet pare-balles s’adresse directement au président ukrainien : "Volodymyr Alexandrovitch Zelensky, je m’adresse au président de l’Ukraine. Les unités de Wagner ont presque terminé d’encercler Bakhmout. Il ne vous reste qu’une seule voie d’accès, qui est prise en tenaille."

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Une ambiance de western numérique donc : la reddition ou la mort. La bataille de Bakhmout est la plus longue de la guerre en Ukraine, avec huit mois de combats acharnés. À côté d’Evgueni Prigojine, trois prisonniers ukrainiens, deux très jeunes, et un troisième plus âgé. "Nous voyons aujourd’hui sur le champ de bataille de plus en plus de vieux et d’enfants, poursuit le chef de Wagner. Ils se battent mais leur espérance de vie n’est pas très longue à Bakhmout. Un ou deux jours seulement. Donne-leur la possibilité de s’enfuir." 

Le temps joue pour Kiev

Sur le terrain, les Ukrainiens reconnaissent, depuis quelques jours, que la situation est compliquée avec des offensives simultanées à l’est, au nord et au sud de la ville. La situation de Bakhmout rappelle celle de Severodonietsk, 60 km plus au nord. Les Russes ont engagé massivement leurs forces dans cette bataille en 2022. Ils ont conquis la ville mais ont payé le prix fort, en armes, en munitions et en hommes. Une victoire à la Pyrrhus en quelque sorte, puisque depuis, les troupes du Kremlin n’avancent pratiquement plus dans cette région. À Bakhmout, on assiste à la même débauche d’énergie, on ne compte pas les sacrifices, et il est probable que la victoire de plus en plus certaine des Russes aboutisse à une pause opérationnelle pour permettre de reconstituer les troupes. 

Du côté ukrainien, on joue la montre, on résiste le plus longtemps possible, là aussi en payant le prix fort. Mais le temps joue pour Kiev, car les armes occidentales arrivent, des soldats sont formés à l’Ouest, et la cristallisation du front sur Bakhmout empêche les Russes de mener une offensive plus large ailleurs. Pour rappel, après Severodonietsk il y a plus de neuf mois, les Ukrainiens avaient mené des attaques surprises, dans la région de Karkhiv, qui avait abouti à la reprise de centaines de kilomètres carrés de territoire.  

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