Guerre en Ukraine : le laboratoire de recherche militaire de Kiev étudie les armes russes
À Kiev (Ukraine), les débris des missiles et des drones russes qui ont frappé le pays jonchent le sol de la cour du laboratoire de recherche militaire. Le directeur, Andreï Koultchivsky, passe ses journées à disséquer ces armes. Ces experts analysent l'évolution du mode opératoire russe et la composition de ces engins qui sèment la terreur dans le ciel ukrainien. Les spécialistes continuent de trouver des composants étrangers dans les armes russes, malgré dix ans de sanctions contre la Russie.
La Russie passerait par des sociétés à l'étranger
Sur un drone de reconnaissance abattu en janvier et fabriqué en 2023, figure un capteur français. Son fabricant, Lynred, rejette la responsabilité sur des intermédiaires de la Russie et affirme avoir vendu ce capteur à un client non-russe. Des puces destinées à un usage civil peuvent être utilisées à des fins militaires. Pour contourner l'embargo, la Russie passe par des sociétés installées en Chine, au Kazakhstan ou au Kirghizstan, selon le directeur du laboratoire de recherche militaire de Kiev.
Parmi nos sources
Oleh nikolenko, porte-parole du ministère des Affaires étrangères de l’Ukraine
Andrii Kulchytskyi, Kyiv Scientific Research Institute of Forensic Expertise
Étude du Yermak-McFaul International Working Group on Russian Sanctions et du Kyiv School of Economics Institue
Réponse de Lynred par e-mail aux questions des journalistes de France Télévisions, le 2 février 2024 : "À la suite de l’enclenchement du conflit russo-ukrainien dans la nuit du 23 au 24 février 2022, nous avons immédiatement arrêté, et ce, de notre propre initiative, toute expédition vers la Russie et tout contact avec nos anciens clients et partenaires russes.
La vente de nos produits est soumise à des règles strictes dans le cadre des licences d’exportation, pour assurer des applications finales autorisées aux niveaux national, européen et international. Ce cadre régule à la fois les types de produits et les acteurs auxquels nous pouvons vendre. Nous respectons strictement l’ensemble des règlementations en vigueur relatives au contrôle des exportations, aux sanctions et aux embargos.
Nous vendions ce capteur PICO-640 à un client non-russe dans le cadre d’une licence globale d’exportation de biens à double usage délivrée pour une utilisation finale civile. Un certificat d’Utilisation Finale a été préalablement signé par le destinataire non-russe, afin de garantir une utilisation finale civile et la non-réexportation du composant vers un pays tiers sous sanctions ou embargo.
L’utilisation constatée implique nécessairement un détournement géographique et technique, en violation des engagements pris auprès de LYNRED. Nous avons cessé, avec effet immédiat, les livraisons vers ce destinataire dès que cette violation a été révélée et avons, par suite, cessé toute relation avec cette société."
Liste non exhaustive.
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