Guerre en Ukraine : les associations recueillent de plus en plus de témoignages accusant les Russes de viols
Plusieurs cas de possibles viols d'Ukrainiens par des soldats russes sont répertoriés par les organisations de défense des droits de l'Homme. Cependant, les preuves sont difficiles à récolter
La Russie a-t-elle commis des crimes de guerre en Ukraine ? Alors que la communauté internationale a été très marquée par la découverte de nombreux corps de civils à Boutcha et dans d'autres villes du pays, la question des viols commence aussi à émerger, mercredi 6 avril.
Si, à ce stade, il est très difficile de documenter et chiffrer ces crimes, de plus en plus de cas sont répertoriés en Ukraine par les organisations de défense des droits de l'Homme et les preuves s'accumulent du côté des autorités ukrainiennes pour prouver de tels crimes.
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Une photo a notamment beaucoup choqué, dimanche, lors de la découverte de corps de civils à Boutcha. L'image montre les corps de trois femmes, à moitié dissimulés sous une couverture. Les cadavres sont nus et partiellement brûlés.
Selon les autorités ukrainiennes, cela alimente les accusations de viols. Une conversation entre un soldat russe et sa mère, captée par les services de sécurité ukrainiens, laisse aussi penser que ce type de faits a pu se produire. "Dans un village près d'ici, des garçons ont violé une femme et une adolescente de 16 ans", raconte le militaire, accusant ses camarades. "J'ai envie de fusiller ceux qui ont fait ça."
Des crimes difficiles à documenter
La Strada Ukraine, une organisation des droits de l'Homme, a déjà documenté quatre dossiers, représentant six viols au total. Les faits visés se situent dans la région du Kiev et le sud du pays. "Il y a des cas où des enfants ont été violés sous les yeux de leur mère ou de leurs parents. Ils ont parfois été violés en même temps...", raconte Kateryna Cherepakha, présidente de l'association.
"Ceux qui ont souffert de ces viols vont avoir beaucoup de mal à témoigner. Cela va prendre du temps. C'est donc quelque chose qui doit être très sérieusement documenté pour mettre ceux qui sont coupables devant leurs responsabilités."
Kateryna Cherepakha, présidente de la Strada Ukraineà franceinfo
Malheureusement, en temps de guerre, collecter des preuves est une mission quasi-impossible. "Beaucoup d'endroits dans lesquels les crimes ont eu lieu, comme les maisons ou les immeubles, sont minés. Les autorités continuent à trouver des endroits où les gens ont été retenus captifs, torturés et violés. Cela arrive encore en ce moment. C'est pourquoi les enquêtes sont en cours."
Kateryna Cherepakha en est convaincue : les six cas de viols répertoriés par son organisation ne sont qu'une infime partie de ce qui sera découvert. En attendant, les témoignages collectés pourront servir à la procureur générale d'Ukraine, ainsi qu'à la Cour internationale des droits de l'Homme, qui ont annoncé ouvrir des enquêtes.
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