Guerre en Ukraine : les faits marquants du jeudi 3 mars
Trente-trois personnes ont été tuées dans une frappe russe sur deux écoles et des habitations de la ville ukrainienne de Tchernihiv, dans le nord du pays.
Une semaine après le début de l'invasion russe, l'issue de la guerre en Ukraine n'a jamais semblé aussi lointaine. Sur le terrain, des bombardements ont fait de nombreuses victimes civiles. Sur le front diplomatique, les négociations entre les parties organisées en Biélorussie n'ont permis que d'aboutir à un accord sur le principe de "couloirs humanitaires". Franceinfo revient sur les faits marquants du jeudi 3 mars.
Kherson, première grande ville tombée dans les mains russes
Des responsables ukrainiens ont confirmé dans la nuit de mercredi à jeudi l'omniprésence de l'armée russe à Kherson. Moscou avait annoncé mercredi avoir capturé mercredi matin cette métropole de 290 000 habitants proche de la péninsule de Crimée.
Les regards sont désormais tournés plus à l'est, à Marioupol. Ce grand port ukrainien sur la mer d'Azov, site clé pour permettre aux forces russes arrivant du Donbass, au nord-est, et de Crimée, au sud-ouest, de se rejoindre, "résiste" pour l'instant, selon l'armée ukrainienne.
Trente-trois personnes ont été tuées dans une frappe russe sur deux écoles et des habitations de la ville ukrainienne de Tchernihiv, au nord de Kiev. Des images du ministère des Situations d'urgence montrent de la fumée s'élevant d'un immeuble résidentiel en ruines, des débris jonchant le sol et des sauveteurs transportant des corps.
Un accord sur le principe de "couloirs humanitaires"
Sur le terrain diplomatique, la deuxième session de pourparlers organisée en Biélorussie, près de la frontière avec la Pologne, n'a pas abouti à un cessez-le-feu. Les délégations ukrainienne et russe se sont toutefois entendues sur le principe de "couloirs humanitaires (...) avec un possible un cessez-le-feu temporaire dans ces couloirs pendant les évacuations", a déclaré Vladimir Medinski, le négociateur russe.
Un troisième cycle de pourparlers doit se tenir à nouveau en Biélorussie la semaine prochaine, a annoncé Mikhaïlo Podoliak, conseiller de la présidence ukrainienne et membre de la délégation de son pays.
Macron pense que "le pire est à venir" après son échange avec Poutine
La journée a également été marquée par un nouvel échange tendu entre Vladimir Poutine et Emmanuel Macron. Lors d'une discussion téléphonique d'une heure trente ce matin, le président russe a affirmé à son homologue français que l'opération de l'armée russe se développait "selon le plan" prévu par Moscou et qu'elle allait "s'aggraver" si les Ukrainiens n'acceptaient pas ses conditions, a indiqué la présidence.
"L'anticipation du président [Macron] est que le pire est à venir compte tenu de ce que lui a dit le président Poutine", a réagi l'Elysée à l'issue de l'entretien, ajoutant que l'objectif de la Russie était "de prendre le contrôle" de tout le pays.
La Moldavie postule officiellement à une intégration dans l'UE
Redoutant d'être la prochaine cible de Moscou, la Moldavie a officiellement déposé sa candidature pour intégrer l'Union européenne. "Certaines décisions doivent être prises de manière prompte et déterminée", a justifié devant la presse la présidente Maia Sandu, élue en 2020 sur un programme pro-occidental.
La Moldavie, ancienne république soviétique, avait signé en 2014 un accord d'association avec Bruxelles, qui n'offre cependant aucune garantie d'intégration ultérieure. Le pays emboîte ainsi le pas à la Géorgie, qui a également demandé jeudi son adhésion à l'UE sur fond d'inquiétudes face à l'agression russe. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait de son côté exhorté mardi Bruxelles à intégrer son pays "sans délai".
Deux médias russes d'opposition cessent leurs activités
Moscou multiplie de son côté les mesures pour défendre son économie, mais aussi pour étouffer toute voix opposée à la guerre : la radio indépendante Echo de Moscou, a dû acter sa fermeture jeudi après avoir été interdite d'antenne, et la chaîne de télévision internet d'opposition Dojd, également interdite, a annoncé suspendre son travail.
L'Union européenne s'accorde pour protéger les réfugiés
Les ministres européens de l'Intérieur, réunis à Bruxelles, se sont mis d'accord pour octroyer une "protection temporaire" dans l'Union européenne aux réfugiés "fuyant la guerre" en Ukraine. Les responsables européens ont décidé d'activer pour la première fois la directive de 2001 sur les personnes déplacées, qui permettra aux réfugiés venant d'Ukraine de séjourner dans l'UE, d'y travailler, d'accéder aux aides sociales et au logement, au système scolaire et aux soins médicaux.
On ignore pour l'heure si cette mesure s'appliquera aussi aux réfugiés fuyant l'Ukraine mais n'ayant pas la nationalité ukrainienne. Cette question divise les Etats membres : certains, comme la Pologne et l'Autriche, y sont opposés.
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