Guerre en Ukraine : "Quand tu arrives à t’endormir, ici à Zaporijjia, tu ne sais pas si tu vas te réveiller"
Si les bombardements massifs russes du début de la semaine ont cessé en Ukraine, le pilonnage n'a pas cessé dans les villes proches de la ligne de démarcation avec la Russie. À Zaporijjia, les bombardements sont quotidiens.
"J’ai toujours peur, ça peut te tomber dessus, ou sur ta maison…" À chaque bris de verre, Natalia sursaute. La vague de destructions massives opérée par l’armée russe en Ukraine du lundi 10 octobre et du lendemain est certes passée, mais dans les villes proches de la ligne de démarcation entre l’Ukraine et les territoires occupés par les Russes, le pilonnage continue. C’est le cas à Zaporijjia, au sud du pays, où les bombardements russes sont depuis plusieurs semaines quotidiens et touchent désormais le centre très dense de la ville.
>> Retrouvez ici les dernières informations sur la guerre en Ukraine
Aussi, sur le parvis de la Poste recouvert d’éclats de vitres soufflées par l’explosion d’une frappe russe, Natalia, professeure de biologie, raconte, les larmes aux yeux, les nuits d’insomnie à trembler, à chaque fois qu’un obus siffle puis explose.
"Nous avons toujours eu peur, depuis le début"
"Quand tu arrives à t’endormir, tu ne sais pas si tu vas te réveiller, confie Natalia. Ici, il n’y a aucune infrastructure militaire, aucune ! Nous avons toujours eu peur depuis le début de la guerre le 24 février : il y avait des frappes dans des quartiers plus éloignés et on les entendait. Mais quand les missiles se rapprochent de chez toi, la peur est multipliée par 1 000."
Natalia veut rester à Zaporijjia : pour ses élèves d’abord et puis, aussi, pour sa maman. Ce n’est pas le cas de centaines d’habitants qui se sont rassemblés sur les quais de la principale gare de la ville, comme Natacha et sa sœur Luda. Elles ont pris un aller sans retour pour l’Ouest du pays. "Nous avons pris surtout des vêtements chauds et de la nourriture pour les premiers jours", explique Natacha.
"Après les frappes massives de lundi dernier, on a eu très peur. J’avais envie de rester chez moi mais la peur était plus forte."
Natachaà franceinfo
"A mon âge, je ne voulais pas m’en aller, j’aimais ma tranquillité. Là-bas, je n’aurai pas ce que j’avais chez moi. Et quand on rentrera, on espère que nos maisons ne seront pas détruites." Trois trains partent tous les jours pour Kiev, six pour Lviv, à l’Ouest, avec des wagons supplémentaires. 3 200 habitants de Zaporijjia quittent tous les jours la ville en train. Ils étaient trois fois moins il y a un mois.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.