Guerre en Ukraine : l'armée russe a pris le contrôle de la centrale nucléaire de Zaporijia, où aucune fuite radioactive n'a été détectée
Le feu s'est déclaré à la suite de tirs russes, dans la nuit de jeudi à vendredi. "La sécurité nucléaire est maintenant garantie", a assuré vendredi matin un responsable militaire local. Volodymyr Zelensky accuse de son côté Vladimir Poutine d'avoir recours "à la terreur nucléaire".
Vladimir Poutine et l'armée russe ont encore franchi un cap dans leur guerre en Ukraine. Des tirs russes ont provoqué un incendie sur le site de la centrale nucléaire de Zaporijia (sud de l'Ukraine), dans la nuit du jeudi 3 au vendredi 4 mars. Tôt vendredi, cet incendie, qui a fait craindre le pire dans la plus grande centrale nucléaire d'Europe, a finalement été "liquidé", a annoncé le Service d'urgence ukrainien sur son compte Facebook, terme signifiant que la combustion est stoppée et toute reprise également.
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Un peu plus tard, l'Agence d'inspection des sites nucléaires ukrainienne a déclaré que le territoire de la centrale nucléaire était "occupé par les forces armées de la Fédération de Russie", qui a également précisé que "le personnel opérationnel [ukrainien] contrôle les blocs énergétiques et assure leur exploitation" pour le bon fonctionnement de cette centrale.
Avant que l'armée russe ne s'empare de ce site, "le directeur de la centrale a déclaré que la sécurité nucléaire est maintenant garantie. Selon les responsables de la centrale, un bâtiment pour les formations et un laboratoire sont touchés par un incendie", avait expliqué sur Facebook Oleksandre Staroukh, chef de l'administration militaire de la région de Zaporijia. Le régulateur ukrainien a informé vendredi matin l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) qu'aucune modification des taux de radiation n'avait été détectée.
#Ukraine regulator tells IAEA there has been no change reported in #radiation levels at the #Zaporizhzhia Nuclear Power Plant site.
— IAEA - International Atomic Energy Agency (@iaeaorg) March 4, 2022
"Si elle explose, ce sera dix fois plus gros que Tchernobyl !"
"Moscou a recours à la terreur nucléaire", a dénoncé le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, dans une vidéo postée sur son compte Telegram. Un peu plus tôt, son ministre des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, avait exhorté les assaillants à cesser le bombardement du site de la centrale. "Si elle explose, ce sera dix fois plus gros que Tchernobyl ! Les Russes doivent IMMEDIATEMENT cesser le feu".
Russian army is firing from all sides upon Zaporizhzhia NPP, the largest nuclear power plant in Europe. Fire has already broke out. If it blows up, it will be 10 times larger than Chornobyl! Russians must IMMEDIATELY cease the fire, allow firefighters, establish a security zone!
— Dmytro Kuleba (@DmytroKuleba) March 4, 2022
Dans la nuit, un foyer était visible sur des images de vidéosurveillance diffusées en direct depuis le bâtiment administratif de la centrale nucléaire, a précisé un porte-parole de la centrale, interrogé par la télévision ukrainienne. Le ministère des Situations d'urgence a par la suite confirmé qu'un incendie s'était déclaré à 2h26 (1h26 en France) "dans le bâtiment à l'extérieur de la centrale nucléaire".
Dimitro Orlov, le maire d'Enerhodar, à quelques kilomètres de la centrale de Zaporijia, a expliqué de son côté que des forces ukrainiennes combattaient les troupes russes à la périphérie de la ville. Plus tôt jeudi, Kiev avait également fait savoir à l'AIEA que des chars et des fantassins russes se trouvaient près de cette ville.
Six réacteurs qui alimentent une grande partie du pays
Dans un communiqué jeudi, le directeur général de l'AIEA, Rafael Mariano Grossi, a demandé que cesse immédiatement tout usage de la force à Enerhodar et près de la centrale. Il a déclaré que l'AIEA poursuivait ses consultations avec Kiev et d'autre acteurs pour fournir une assistance et assurer la sécurité des sites nucléaires ukrainiens.
Lancée en 1985, sous l'URSS, la centrale nucléaire de Zaporijia compte six réacteurs et fournit une grande partie de l'énergie du pays. Le 24 février, des combats avaient déjà eu lieu près de l'ancienne centrale de Tchernobyl, lieu du pire accident nucléaire de l'Histoire, en 1986, à une centaine de kilomètres au nord de Kiev, et qui est désormais entre les mains des troupes russes.
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