L'Ukraine et "le monde entier" sont d'accord pour que la Russie soit invitée au prochain sommet de la paix, affirme Volodymy Zelensky

Le président ukrainien s'est exprimé sur de nombreux sujets, parmi lesquels le futur sommet de la paix, la Chine, mais aussi la présidentielle américaine, dans un entretien accordé mercredi à plusieurs médias français.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s'exprime lors d'une interview pour les médias français, à Rivne (Ukraine), le 30 juillet 2024. (GENYA SAVILOV / AFP)

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a estimé, dans un entretien accordé mercredi 31 juillet à plusieurs médias français, que "le monde entier" dont l'Ukraine souhaitent que la Russie participe à un prochain sommet de la paix cette année. "La majorité du monde dit aujourd'hui que la Russie doit être représentée au second sommet. Autrement, nous n'arriverons pas à des résultats importants. Comme le monde entier les veut à la table, nous ne pouvons être contre", a-t-il expliqué depuis Rivne, dans l'ouest de l'Ukraine.

Mi-juin, l'Ukraine avait organisé en Suisse un sommet pour la paix avec une centaine de pays, essentiellement des alliés. La Russie en avait été exclue. La Chine, poids lourd diplomatique et proche de Moscou, avait alors refusé d'y participer. Désormais, l'Ukraine compte élaborer d'ici à novembre un plan qui doit servir de base à un futur sommet, auquel le Kremlin sera convié. Vladimir Poutine a déclaré attendre plus de précisions quant à ce sommet pour se prononcer sur une éventuelle participation, tout en affirmant que le pouvoir en place à Kiev n'était pas un interlocuteur légitime.

"Si la Chine le veut, elle peut forcer la Russie à arrêter cette guerre"

Voldymyr Zelensky a également appelé la Chine à faire pression sur son allié russe pour mettre fin à la guerre qui déchire son pays depuis deux ans et demi, ce que Pékin n'a pas fait jusqu'ici de façon publique. "Si la Chine le veut, elle peut forcer la Russie à arrêter cette guerre. (...) Je ne veux pas d'elle comme d'un médiateur, je veux qu'elle fasse pression sur la Russie" a-t-il martelé.

Le dirigeant ukrainien a également critiqué une fois encore ses alliés occidentaux, leur reprochant de lui interdire d'utiliser librement les armements livrés pour frapper des cibles militaires en territoire russe, d'où l'armée de Moscou peut donc opérer impunément pour bombarder l'Ukraine. "C'est un défi de taille, le fait qu'on ne puisse pas utiliser les armes [occidentales] comme on en a besoin pour stopper l'ennemi", a-t-il déploré, assurant "travailler très dur" pour convaincre ses alliés de le laisser utiliser ces armes comme l'armée ukrainienne l'entend. Il a toutefois exclu de passer outre le veto des Occidentaux, pour ne pas mettre en danger l'aide future.

La présidentielle américaine représente un "risque" pour l'Ukraine, selon le dirigeant ukrainien

Interrogé sur la présidentielle américaine de novembre et des conséquences pour l'aide à l'Ukraine, Volodymyr Zelensky a reconnu l'existence d'un "risque" pour son pays. Allié vital de l'Ukraine, les Etats-Unis ont fourni des dizaines de milliards de dollars d'aide à Kiev pour faire face à l'invasion russe, sous l'impulsion du président Joe Biden, un démocrate. Une politique que sa vice-présidente, Kamala Harris, devrait poursuivre si elle était élue.

"En tant que président de l'Ukraine, je dois avoir un dialogue entre mon équipe et celle de Biden, de Trump et maintenant de Harris. Nous devons avoir ces contacts pour discuter de quoi le futur pourrait être fait, si tel ou tel camp gagne l'élection", a résumé le président ukrainien, tout en se disant certain qu'une "majorité" soutiendra l'Ukraine quoi qu'il arrive.

Si le camp républicain a longtemps fermement soutenu Kiev, un groupe de partisans convaincus de Donald Trump a toutefois bloqué pendant des mois l'aide à l'Ukraine, entre fin 2023 et début 2024. A Kiev et en Europe, nombreux sont donc ceux à craindre que cette assistance américaine essentielle puisse être remise en cause, en cas de victoire de Donald Trump. 

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