La Russie redoute une pénurie de diesel après des frappes ukrainiennes sur ses raffineries

Les autorités russes dévoilent peu d'informations sur les dégâts occasionnés par des drones ukrainiens. Selon plusieurs médias, le Kremlin envisagerait de redémarrer de vieilles raffineries pour pallier le manque de diesel.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une image satellite d'une raffinerie de pétrole endommagée, à Klintsy, en Russie, le 24 février 2024. (SATELLITE IMAGE 2024 MAXAR TECH)

La Russie va-t-elle connaître une pénurie de diesel en raison des frappes de drones sur ses raffineries de pétrole ? La question semble inquiéter les autorités de Moscou, qui envisagent toutes les solutions possibles pour éviter la perspective d'un manque de diesel dans les stations-service. Car cette perspective entrerait en contradiction totale avec la propagande du Kremlin, qui veut que la guerre en Ukraine n'ait aucun impact sur la vie quotidienne de Russes. Le pouvoir est prêt à tout pour ne connaître aucune pénurie, et même à revenir sur les normes environnementales s'il le faut.

Plusieurs raffineries en Russie, situées parfois à 1 000 km de la frontière ukrainienne, ont été touchées par des drones ces dernières semaines. À chaque fois les autorités restent discrètes sur les dégâts occasionnés, mais ils semblent bien réels. D'après une estimation de l'agence Reuters, la capacité de raffinage en Russie aurait chuté de 15%, les réparations étant longues, voire impossibles en l'absence de pièces de rechange produites en Occident et frappées d'embargo.

Baisse des exportations de gazole

Début mars, le gouvernement russe a décidé de fortement limiter ses exportations de gazole pour le réserver au marché intérieur. Il a également demandé au Kazakhstan de constituer un stock utilisable en cas de pénurie, mais cela ne semble pas suffire.

D'après plusieurs médias, le gouvernement envisagerait actuellement de remettre en route de vieilles raffineries qui produiraient du diesel d'ancienne génération, de norme Euro 3, alors que la Russie n'autorise que l'Euro 5 actuellement. Le gazole Euro 3 est beaucoup plus polluant et pourrait aussi, selon des spécialistes, endommager les moteurs modernes. Ce qui semble faire encore hésiter les autorités russes.

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