"Nous faisons marche arrière" : ce que révèlent les centaines d'heures de communications non cryptées de l'armée russe interceptées par des radioamateurs ukrainiens
Des radio-amateurs ukrainiens et américains ont intercepté des centaines d’heures de ces communications non cryptées entre différentes unités de combattants russes au sol.
Tandis que les combats font rage en Ukraine, des radioamateurs ukrainiens et américains ont intercepté des centaines d’heures de ces communications non cryptées entre différentes unités de combattants russes au sol.
Entre les lignes se distinguent leurs erreurs et leurs déboires. "Nous reculons de la localité de Motijine et nous faisons marche arrière. Laissons derrière nous un blindé, endommagé. Over", peut-on entendre dans un extrait. Là est la première erreur des troupes russes : utiliser ces fréquences radio ouvertes à tous, où ils révèlent sans aucune prudence leurs plans d’attaque, lors des premier jours d’offensive à l’ouest de Kiev fin février.
"On va bombarder dans dix minutes"
"Nos avions vont commencer à bombarder dans dix minutes, bien reçu ?", entend-on dans un extrait. D'autres fournissent au passage des preuves de ce qui pourrait un jour être qualifié de crimes de guerre par la justice internationale. "Ordre est transmis à toutes les unités russes de quitter la zone résidentielle. Notre artillerie va viser ce secteur." Selon le quotidien américain The New York Times, qui a rassemblé et vérifié ces interceptions radio, l’amateurisme de l’armée russe dans l’utilisation de ces ondes non cryptées a permis aux combattants ukrainiens d’identifier, de localiser et de tuer au moins un général russe.
"Donnez-moi leur putain de position, il faut frapper, on va les réduire en pièces ces salopards. Over !"
Sur certains enregistrements on entend des soldats russes au bord des larmes, annoncer qu’ils sont touchés ou qu’ils reculent sous le feu ukrainien … D’autres réclament à corps et à cris un soutien aérien ou des ravitaillements, en essence, en armes, en eau ou en nourriture qui n’arrive pas. "Cela fait une heure qu’on vous a demandé des avions en renfort ! Vous avez oublié, putain !", supplient-ils.
Les radioamateurs ukrainiens qui surveillent ces fréquences ouvertes ne se privent pas de brouiller les communications russes, avec les moyens du bord : des insultes, des cris de cochons, une version métal de l’hymne national ukrainien... Les Russes semblent avoir compris leur erreur puisqu’ils passent désormais beaucoup plus par des canaux radio cryptés ou des communications en langage codé.
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