"On prend que ce qu'il y a" : à Strasbourg, des réfugiées ukrainiennes retrouvent du travail grâce à une association
Près de 1 500 entreprises d'insertion, qui proposent des postes de travail protégés et subventionnés aux publics éloignés de l'emploi, se sont engagées à recruter jusqu'à 10 000 réfugiés ukrainiens d'ici l'été. C'est le cas de l'association pour l'insertion professionnelle Altaïr à Strasbourg.
Dans les locaux de l'association Altaïr à Strasbourg, elles sont une vingtaine de femmes ukrainiennes - et un seul homme -, tous arrivés en France après avoir fui la guerre en Ukraine. Ils sont en recherche d'emploi, ce que le statut de réfugié temporaire les autorise à faire. Très vite, les voilà répartis en trois ateliers : entretien des espaces verts, maraîchage et couture, l'atelier le plus demandé. "On fait systématiquement passer des tests pour avoir un petit peu une idée du niveau qu'ils peuvent avoir et des postes sur lesquels on va pouvoir les positionner", précise Géraldine, la cheffe d'atelier.
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Très vite, la première machine à coudre est apprivoisée par Marianna qui "a fait ça toute sa vie" : elle était couturière en Ukraine. "Travailler, c'est déjà un échange entre des gens, comme ça je peux aussi apprendre la langue, confie la jeune femme. Comme je suis quelqu'un d'actif, j'ai absolument besoin de travailler."
Sur la machine d'à côté, Svetlana souffre. "Elle ne sait pas trop faire fonctionner la machine, confie la traductrice, du coup, elle est un petit peu nerveuse. Elle voulait arrêter mais non : on lui dit que c'est bien !"
Cette femme, âgée d'une soixantaine d'années, avait fui Donetsk en 2014 lors de la première invasion russe. La sexagénaire a de nouveau quitté Kiev il y a un mois. Mais, au final, après application, elle est arrivée au bout de son test. "C'est parfait, elle a même réussi à le faire, se réjouit Géraldine, la cheffe d'atelier. Son petit papier, elle l'a fait directement sur le morceau de tissu donc c'est super." Ces femmes "vont avoir un contrat et on les accueille avec plaisir. Elles vont être accompagnées, prendre des cours de français, durant toute la période où elles seront là."
Sept couturières recrutées
Finalement, sept nouvelles couturières sont embauchées 35 heures par semaine, payées au Smic. Parmi elles, Olga, qui faisait jusque-là un tout autre métier. "Elle travaillait comme professeure d'architecture à l'université", précise la traductrice. "On n'a pas le choix, on prend que ce qu'il y a", répond Olga. À Kharkiv, l'université a été détruite par les bombes mais la maison d'Olga est toujours debout. Malgré cela, elle voit son avenir en France.
"Si la Russie prend Karkhiv, jamais de la vie, je ne reviens pas vivre avec les Russes."
Olgaà franceinfo
Les sept couturières et les quatre autres Ukrainiennes embauchées à l'entretien des espaces verts commenceront à travailler à partir du 18 avril.
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