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Plan de "sobriété énergétique" : les réserves de gaz en France seront-elles pleines à temps pour cet hiver ?

Lors de son interview du 14-Juillet, Emmanuel Macron s'est montré pessimiste et a préparé les Français à une rentrée et un hiver "difficiles" en raison de la guerre en Ukraine. 

Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le centre de stockage de gaz de Téréga, à Lussagnet près de Pau (GREGOIRE LECALOT / RADIO FRANCE)

"La Russie utilise l'énergie, comme elle utilise l'alimentation, comme une arme de guerre" : lors de son interview du 14-Juillet, Emmanuel Macron s'est montré particulièrement offensif contre Moscou. Face à Caroline Roux et Anne-Claire Coudray, le chef de l'Etat s'est ainsi efforcé de préparer les Français à une rentrée et un hiver difficiles en raison de la guerre en Ukraine. "Nous devons aujourd'hui nous préparer à un scénario où il nous faut nous passer en totalité du gaz russe", a-t-il averti.

>> Dépendance au gaz russe : comment fonctionnent les sites de stockage de gaz en France ?

La coupure, depuis lundi 11 juillet, du gazoduc Nord Stream 1, officiellement pour des raisons de maintenance, rend , en effet, ce scénario probable. Pour faire face, le président compte sur le plan de sobriété énergétique en préparation cet été, qui vise à réduire la consommation d'énergie de 10% en deux ans. Il s'appuie, aussi, sur les réserves de gaz stockées dans le sous-sol, qui représentent un quart de la consommation de la France en hiver. Et Emmanuel Macron assure qu'elles seront pleines à temps : comme tous ses voisins européens, la France se dépêche de faire le plein de gaz.

Actuellement, les seize sites de stockage souterrains français sont pleins à 68%,. L'an dernier à la même époque, ils ne l'étaient qu'à 56%. Le président de la République veut que le remplissage soit achevé avant le début de la saison de la consommation, appelée dans le jargon professionnel "l'hiver gazier", qui débute le 1er novembre. Mais l'objectif de la Russie est précisément de perturber ce programme de stockage européen. Pour y parvenir, Gazprom a commencé par faire baisser des deux tiers les livraisons via Nord Stream 1, qui arrive via l'Allemagne, depuis la mi-juin. Et nouveau serrage de vis il y a quelques jours : le géant gazier russe l'a totalement coupé pour une dizaine de jours afin d'effectuer une "maintenance".

Mais la Russie laisse planer le doute sur sa réouverture : c'est pourquoi les appels à économiser l'énergie dès à présent se multiplient, comme la surprenante tribune commune des grands groupes énergétiques, EDF, Engie et TotalEnergies publiée fin juin. Faire baisser la consommation de gaz et d'électricité permet en effet de moins faire tourner les centrales à gaz en Europe, et de flécher des molécules devenues rares vers les sites de stockage, et éviter un scénario catastrophe.

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