Cet article date de plus de deux ans.

Premier procès pour crime de guerre à Kiev : "Si l'Ukraine veut utiliser l'arme du droit, il faut que ce soit à la perfection", avertit un avocat

"Il faut que ce procès se déroule de manière juste, exemplaire, transparente", souligne Reed Brody, membre de la Commission Internationale de Juristes, alors qu'un jeune soldat russe est jugé à partir de mercredi à Kiev pour "crime de guerre".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
Reed Brody, avocat américain, spécialisé dans la défense des victimes des régimes dictatoriaux. Surnommé "le chasseur de dictateurs", il est conseiller juridique et porte-parole de l’organisation Human Rights Watch (photo du 20 juillet 2015). (SEYLLOU / AFP)

"L'Ukraine veut opposer aux armes le droit, la loi. Si l'Ukraine veut utiliser l'arme du droit, il faut qu'elle soit utilisée vraiment à perfection", avertit mercredi 18 mai sur franceinfo Reed Brody, membre de la Commission Internationale de Juristes, spécialiste de la défense des droits de l'Homme. Le premier procès pour crime de guerre depuis l'invasion russe s'ouvre mercredi à Kiev, il s'agit d'un soldat russe de 21 ans qui a tué un civil non armé au début de la guerre.

>> Guerre en Ukraine : génocide, crime contre l'humanité, crime d'agression... Le lexique pour comprendre de quoi on parle

"Il faut que ce procès se déroule de manière juste, exemplaire, transparente. C'est l'un des procès les plus importants car il va donner une idée de comment peut fonctionner la justice ukrainienne en ce moment", poursuit Reed Brody. Mais il s'étonne du choix de ce premier procès, "le cas d'un petit soldat". "Il a reconnu des faits, mais les faits sont qu'il a reçu des ordres. Ce n'est pas un cas qui est évident. Quelle était son obligation ?", poursuit-il.

Le juriste rappelle que Kiev a recensé "12 000 cas" de crimes de guerre présumés et que "41 enquêteurs de la Cour pénale internationale vont être envoyés".

"Jamais on n'a eu en temps de guerre autant d'enquêtes en même temps."

Reed Brody, avocat américain, spécialisé dans la défense des victimes des régimes dictatoriaux

à franceinfo

"Quand il s'agira des chefs d'État, il faudra que la justice internationale intervienne, parce que les chefs d'État en exercice jouissent d'une immunité", rappelle l'avocat. Il note toutefois "qu'il y a toujours de l'hypocrisie dans la justice internationale". Il évoque les États-Unis, qui s'opposaient aux enquêtes au moment de leur intervention militaire en Afghanistan, mais qui maintenant "embrassent" cette justice internationale.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.