: Reportage À Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine, l'hommage quotidien des habitants à leurs héros tombés au combat
Au moins cinq personnes ont été blessées le soir du vendredi 28 juillet dans une frappe russe sur la ville de Dnipro dans le centre-est de l'Ukraine. C'est un immeuble d'habitation de plusieurs étages qui a été touché. L'attaque s'est produite quelques heures après que Moscou eut annoncé avoir intercepté deux missiles ukrainiens au-dessus du sud-ouest de la Russie. La chute des débris de l'un d'entre eux a fait au moins 15 blessés légers dans la ville de Taganrog (sud-ouest de la Russie).
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Le gouvernement ukrainien ne communique toujours pas sur le nombre officiel de soldats tombés au front, sans doute pour ne pas décourager les troupes et la population à l’arrière qui les soutient et ne doute pas de la victoire. À Lviv, chaque jour depuis le début de cette guerre, les habitants rendent hommage lors d’une cérémonie officielle à leurs héros morts au combat.
Ce matin-là, la ville se réveille avec un café en terrasse, un couple de jeunes mariés prend des photos devant la mairie, le tramway jaune passe derrière eux, quand soudain tout se fige. Une trompette joue un air funèbre, annonciateur des corbillards qui transportent les cercueils de deux soldats. Ils s'arrêtent devant l'hôtel de ville, tout comme les passants, qui mettent un genou à terre et placent leur main sur le cœur. "Je pense qu’on doit connaître ces héros, c’étaient des fils, les fiancés ou les pères de quelqu’un, souffle Lola, qui se promène avec sa mère. Il faut avoir conscience que la liberté du pays, celle de boire un café tranquille ici, c’est grâce à eux", salue la jeune femme.
"Il y a beaucoup de choses qu'on ne peut pas raconter"
À Lviv, tout le monde a un père, un frère, un cousin au combat ou comme Olesa, "des amis". Il y a bien des appels, des messages envoyés, mais il est très difficile de savoir ce qu'ils vivent sur le front. "Il y a beaucoup de choses qui ne peuvent pas être racontées, on parle de généralités : comment ça va, la santé, la vie, etc, glisse la jeune femme. Je sais que certains sont tout près de le frontière avec la Russie, d’autres ont été emprisonnés par les russes et ont été relâchés et ils continuent de nous défendre", dit Olesa. Malgré le défilé quasi quotidien de cercueils sous ses yeux, elle reste confiante.
"Aucun doute, non. On ne sait pas quand la victoire va arriver, mais elle va arriver".
Olesa, une habitante de Lvivà franceinfo
Petro Adamek, élu au conseil municipal de Lviv, croit lui aussi en la victoire, à condition dit-il, que le soutien des alliés de l'Ukraine perdure. "Il faut nous soutenir avec plus d’armements modernes et technologiques comme ça on pourra combattre les Russes plus vite, demande l'élu. On n'a aucun doute sur notre victoire mais sans votre aide ce sera plus compliqué", poursuit-il.
À Lviv, plus de 200 soldats reposent désormais dans le cimetière militaire créé spécialement au début de la guerre. Deux nouvelles tombes y sont visibles depuis vendredi, celles de Stanislav Savochka 26 ans et Stepan Lozinskiy, 38 ans, morts tous les deux au combat.
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