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Reportage Cours en ligne, jeux de société : en Ukraine, les enfants du Donbass tentent de mener une vie normale malgré la guerre

Dans la grande ville de Sloviansk, dans le Donbass, des parents d’élèves et leurs enfants tentent de mener une existence normale malgré les bombes, un an après le début de l'invasion russe.
Article rédigé par Boris Loumagne, Arthur Gerbault
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des écoliers de Sloviansk, dans le Donbass, dans leur école fermée depuis le début de la guerre. (BORIS LOUMAGNE / RADIO FRANCE)

C'est dans l’école du quartier que les parents d’élèves et leurs enfants nous ont donné rendez-vous. L'école est fermée et vide depuis un an. Les cours se font en ligne, à la maison, sans camarades de classe. "C’est difficile, les enfants veulent aller à l’école et communiquer entre eux, confie Olga, mère de deux enfants. Bien sûr qu’on sent qu’ils s’ennuient. Il faut les occuper toute la journée après les leçons en ligne. Avec des jeux de sociétés ou des promenades, quand il n’y a pas d’alerte."

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Une vie perturbée par les tirs de missiles

Mais ces alertes sont fréquentes, et parfois accompagnées de frappes. "Un jour, on était dans la rue pour récupérer de l’aide humanitaire, la petite était sur la balançoire, raconte Yana, mère d'Olexandra. Le missile a frappé. J’ai réussi à couvrir ma petite avec mon corps. À côté de nous il y avait des blessés." 

 

Yana et sa fille Olexandra (BORIS LOUMAGNE / RADIO FRANCE)


La petite fille, du haut de ses 10 ans, droite comme un i, commente dans un langage naïvement soutenu : "J’ai survécu à deux frappes, et ces souvenirs ne me sont pas agréables. Je ne veux pas que ça se répète une troisième fois."  

"Deux frappes, c’en est assez pour moi."

Olexandra, 10 ans

à franceinfo

Face à cette situation, la moitié des parents de cette école ont quitté la ville avec leurs enfants. "Dans mon immeuble j’avais plein d’amis, mais tous sont partis, il ne m’en reste qu’un", soupire Valeria, restée avec sa mère.

Olga, sa fille Valeria, et son tout jeune fils. (BORIS LOUMAGNE / RADIO FRANCE)


Il ne reste plus beaucoup d'activités extra-scolaires non plus, pour Olexandra : "Je veux devenir artiste, c’est pour ça que je prends des cours aux Beaux-arts. Mais à côté du bâtiment il y a eu des frappes. Presque tout est cassé, le bâtiment est brisé."   

Les activités extra-scolaires se font sur internet

La jeune Ukrainienne suit désormais des cours d’arts plastiques en ligne. Valeria, elle, suit son sur portable des cours de gymnastique. "Mon prof me voit sur l’écran et je fais mes exercices", explique-t-elle. Plus tard, elle aimerait même devenir professeure de gymnastique. Mais dans un premier temps, elle rêve surtout que la guerre s’arrête. 

Les enfants de Sloviansk - Reportage de Boris Loumagne et Arthur Gerbault

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