: Reportage Dans les hôpitaux de Kiev, les patients sont mis à l'abri "dans les caves, depuis le premier jour de la guerre"
La population de Kiev se prépare à une attaque de l'armée russe. Les soins se font désormais dans les sous-sols des hôpitaux. Reportage dans un établissement spécialisé dans les maladies cardiaques.
Le hall de l’hôpital est vide, seul le bruit des pas pressés des médecins se fait entendre. Il faut aller au premier, puis au second sous-sol pour voir les patients. Des caves médicalisées en quelque sorte, dans lesquelles les enfants atteints de maladies cardiaques ont été placés car les forces de sécurité, militaires ou volontaires, se mobilisent pour se préparer à un assaut des Russes sur Kiev.
Dans les hôpitaux de la capitale ukrainienne, l’heure est à la mobilisation mais aussi à la protection des malades déjà hospitalisés.
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Cinq enfants sont dans une pièce, ils regardent à peine le dessin animé diffusé à la télé. Le plus petit a 3 ans. Ils sont sous la surveillance d’un médecin, géorgien, qui a déjà connu une invasion russe dans son pays en 2008 : "Les enfants ne devraient pas souffrir d'une agression militaire. Il devrait être à la maison ou à l'école en train d'étudier et de faire leurs devoirs et rien d'autre. Je n'aurais imaginé qu'une telle agression puisse arriver."
En sécurité dans les sous-sols
Angela est la plus âgée des patients chez les enfants. Elle a 15 ans, et a déjà connu trois opérations cardiaques. Pour la première de ces opérations, elle était âgée de trois jours. Il a fallu l’installer dans cette cave pour être suivie le mieux possible. "On est là depuis le premier jour de la guerre, raconte sa mère Loda. C'est un endroit sûr et je me sens en sécurité. Avant, ma fille était hospitalisée au 5e étage et c'était effrayant parce que l'on entendait les bombardements, les sirènes d'alerte, tous ces bruits si forts."
"Au 5e étage, c'était angoissant avec ma fille alors que dans les caves on est en sécurité. C'est réconfortant parce qu'elle n'est pas encore stable. Elle doit rester sous surveillance."
Loda, mère d'Angelaà franceinfo
Le docteur Glib Yemetz n’a pas quitté l’hôpital depuis le premier jour de la guerre. Mobilisé 24 heures sur 24, comme tout le personnel dans cet hôpital, il est spécialisé en chirurgie cardiaque, mais se prépare à faire de la médecine de guerre. "Nous attendons mais nous espérons que ça n'arrive jamais d'avoir des soldats blessés au combats, indique le chirurgien. Nous avons deux équipes chirurgicales et tout ce qu'il faut. Donc s'il y a une bataille à 10 km à la ronde on les soignera ici."
D’ordinaire, il y a cinq à six opérations cardiaques par jour dans cet hôpital. Elles ont toutes été suspendues, déprogrammées. Le bloc est désormais mobilisé pour les blessés de guerre.
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