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Reportage "Ensemble, on va libérer nos terres !" : avant la contre-offensive, l'apprentissage des tactiques de combat pour ces volontaires de l'armée ukrainienne

Article rédigé par Camille Magnard - avec Laurent Macchietti et Yachar Fazylov
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Dans une forêt de Zaporijjia, une unité de la 110e brigade d’infanterie de la défense territoriale s’entraîne au tir. (CAMILLE MAGNARD / RADIO FRANCE)
La contre-offensive est annoncée comme imminente dans le sud et l’est de l’Ukraine, occupés par les Russes depuis plus d’un an. Sur le terrain, l’armée se prépare activement. Rencontre avec les soldats de la 110e brigade d’infanterie de la défense territoriale, dans la région de Zaporijjia.

Dans la région de Zaporijjia, pendant qu’une unité s’entraîne au tir, plus loin dans la forêt, les fantassins de la 110e brigade d’infanterie de la défense territoriale apprennent les rudiments de la progression en terrain ennemi, sous les ordres de Hund, un instructeur venu du Canada. "Ces soldats-là ne connaissent pas les techniques militaires de base. Ce sont des civils. Ils se sont engagés le 24 février 2022, et le 25, ils étaient sur le front à creuser des tranchées qu’ils ont défendues ces 14 derniers mois", explique Hund. 14 mois d’une guerre de tranchées sans jamais quasiment voir l’ennemi, ni utiliser son fusil automatique. 

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Mais le conflit va changer de physionomie, assure ce soldat qui se fait appeler Gomel, la cinquantaine, et qui a un peu de mal à reprendre son souffle après l’exercice. "L’Ukraine prépare sa contre-offensive, donc c’est très important pour nous de travailler le collectif, le tir, la tactique, expose-t-il. Si on ne chasse pas ces cochons de Russes nous-mêmes, personne ne le fera pour nous".

Les soldats se disent prêts à récupérer leurs terres même s'ils ont peur, sachant que 20 à 50% d'entre eux tomberont lors de l'assaut. (YACHAR FAZYLOV / RADIO FRANCE)

Comme Gomel, Balabol, lui aussi vient d’un territoire occupé par les Russes, et il rêve déjà de participer à sa libération, quel qu’en soit le prix : "Défendre, c’est toujours plus simple, c’est ce qu’on fait depuis le début de la guerre. Mais maintenant, c’est nous qui allons attaquer les Russes et ils nous attendent de pied ferme."

"Dans tout assaut, il y a 20% de pertes humaines au minimum, parfois jusqu’à 50%. On a peur, bien sûr, mais il le faut ! Il est temps d’attaquer."

Balabol, fantassins de la 110e brigade

à franceinfo 

Samedi, le commandant en chef des forces armées ukrainiennes a déclaré : "Il est temps de récupérer ce qui nous appartient", une manière de faire monter encore un peu la tension autour de cette contre-offensive annoncée comme imminente, dans le sud et l’est du pays. Alors, pour maîtriser cette peur, ils s’entraînent encore et encore : comment attaquer une tranchée, une rue ou un immeuble pour en déloger l’ennemi ?

Des soldats de la 110e brigade d’infanterie de la défense territoriale s'entraînent à prendre une tranchée. (LAURENT MACCHIETTI / RADIO FRANCE)

Cette fois, l’instructeur est Oleksandr, formé, lui, aux techniques d’assaut pendant quatre mois par l‘Otan, en Lettonie. "J’ai décidé de faire profiter d’autres soldats de mes compétences, mais je vais quitter le centre d’entraînement dans deux jours. Je dois rejoindre ma nouvelle unité, annonce-t-il. Eux aussi, je vais les former au combat, et ensemble, on va libérer nos terres. En avant, toutes !" Tous ici n’attendent plus qu’un feu vert de leur état-major pour partir à l’assaut. Seule certitude : il faudrait encore des mois pour terminer la formation de tous les soldats de la 110e brigade.

Le reportage de Camille Magnard avec Laurent Macchietti et Yachar Fazylov

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