: Reportage Guerre en Ukraine : au cœur des unités spéciales des "saboteurs" qui s'attaquent aux chars russes
Pour ralentir l'avancée des troupes russes, les forces de Kiev utilisent des unités dédiées au sabotage. Ces troupes spéciales qui parviennent à approcher les colonnes de blindés qu'elles attaquent par surprise, souvent avec succès.
Alors qu'ils tablaient sur une victoire rapide, les forces russes se heurtent à une résistance féroce – et inattendue – des Ukrainiens, un mois après le lancement de l'offensive. Cette avancée plus lente que prévue est due, notamment, à des bataillons bien particuliers : des unités dédiées au sabotage.
Lorsqu'il parle, son béret noir vissé sur la tête, Yuri garde à la main une douille de fusil automatique. Il est chef du bataillon des forces spéciales de la marine. Leur drapeau est rouge et noir, l'un de leurs emblèmes est un glaive, et leur devise est : "Là où nous sommes, c'est la victoire".
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La mission de ce bataillon, nous explique Yuri, au physique massif, est de passer derrière les lignes russes pour les attaquer par surprise. Il nous montre une vidéo sur son téléphone : "Avant d'attaquer une colonne, nous faisons une observation par drone. A la tête du convoi, vous avez des tanks, en queue, des blindés pour les troupes. Et au milieu les camions avec le gasoil, les armes et la nourriture. D'abord, nous détruisons les tanks et les blindés, ensuite nous prenons le reste. Nous avons réussi à prendre beaucoup de véhicules et de tanks qu'on utilise ensuite pour se battre", décrit-il.
"Les civils nous disent où se trouvent les colonnes russes"
Pour leur progression, les soldats avancent parfois en petits groupes d'une dizaine de personnes. Ils sont soutenus par la population, ce qui fait parfois la différence : "Les civils nous disent où se trouvent les colonnes russes, ils nous informent sur leurs mouvements. Ils nous disent où sont cachés les tanks. explique Yuri. Et nous recevons aussi beaucoup de renseignements des pays alliés."
Dans le sous-sol de la brigade, on voit les armes neuves que ces soldats ont reçues. Il y a des lance-roquettes, des mitrailleuses lourdes, des fusils de snipers, livrés par l'Allemagne et les États-Unis.
Un soutien qui change la donne, explique le numéro 2 du bataillon : "Vous savez, l'Ukraine n'était pas préparée à cette guerre, et nous ne pouvions pas produire d'armes rapidement. Avant cela, nous utilisions seulement les armes qui datent de l'époque soviétique."
Dans la cour du bataillon, au fond, ces soldats gardent leur trophées : de leurs attaques, ils ont ramené deux blindés et deux camions russes, sur lesquels ils ont peint le drapeau bleu et jaune de l'Ukraine.
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