Reportage "Nos anges gardiens nous ont protégés" : à Kiev, une université endommagée par des drones russes rouvre ses portes

Dans la capitale ukrainienne, les attaques de drones russes sont en forte hausse. L'institut de journalisme d'une université de Kiev a été touché la semaine dernière. Il y a eu des dégâts matériels mais pas de blessé.
Article rédigé par Virginie Pironon - Yashar Fazylov
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
A Kiev, les fenêtres de l'institut de journalisme et des relations internationales de l'université Taras Shevchenko ont toutes été soufflées. Il a fallu une semaine pour installer de grands panneaux de bois pour éviter que le froid ne s'engouffre à travers les couloirs. (VIRGINIE PIRONON / FRANCEINFO)

L'Ukraine est de plus en plus visée par les drones russes. Selon les autorités, Moscou lance dix fois plus de drones contre le pays que l’année dernière à la même époque. L'objectif est d'épuiser et de saturer les défenses antiaériennes. À Kiev, l’institut de journalisme et des relations internationales de l’université Taras Shevchenko rouvre ses portes lundi 11 novembre. Les bâtiments, dont une résidence étudiante, ont été endommagés dans une frappe de drones jeudi 7 novembre. 

Il était 6 heures du matin quand le drone Shahed, abattu par la défense antiaérienne ukrainienne, a explosé juste avant d’atteindre le sol. Près de 450 étudiants étaient alors en train de dormir dans leur résidence. "La fenêtre s’est ouverte à cause du souffle. Cela faisait comme des éclairs rouges, c’était effrayant, je n’ai jamais vécu ça. J’ai rassemblé mes affaires et je suis descendue à l’abri. Dans le couloir et les escaliers, toutes les fenêtres étaient soufflées, c’était terrifiant. Puis j’ai essayé de me calmer, en buvant une tisane", décrit Irina, 17 ans, originaire de Lviv.

"La défense antiaérienne n’était pas prête à cette nouvelle tactique"

Toutes les fenêtres des façades de la résidence et de l’université ont été soufflées. Pour les réparer, les vitres brisées sont remplacées par des panneaux en bois. Dans les couloirs glacés de l’institut, Tetiana, qui travaille là depuis 52 ans, explique avoir été sous le choc en découvrant son bureau.

"J’avais l’impression d’être dans un château hanté. Il y avait du vent. Cela faisait claquer les rideaux."

Tetiana, de l'université Taras Shevchenko

à franceinfo

"Mais merci Mon Dieu, nos anges gardiens nous ont protégés", poursuit-elle. L’explosion n’a pas fait de blessé mais à Kiev, ces attaques se font de plus en plus fréquentes.  

Des débris du Shahed ont été retrouvés. "Avant, ils étaient blancs, aujourd'hui, ils sont noirs pour être moins repérables dans la nuit", explique Viacheslav Riabitchev. (VIRGINIE PIRONON / FRANCEINFO)

"Ces attaques de Shahed ont lieu toutes les nuits, souligne Viacheslav Riabitchev, adjoint au directeur de l’institut de journalisme. Les Russes ont changé leur tactique. Avant, les drones volaient groupés, c’était plus facile de les abattre. Aujourd’hui, quand ils atteignent Kiev, ils s’éparpillent et il faut les chasser un par un. Il y a eu des morts la semaine dernière, car la défense antiaérienne n’était pas prête à cette nouvelle tactique". 

Au cours du week-end du 9 et 10 novembre, le nombre de drones lancés par la Russie en Ukraine a atteint des records, 145 par exemple dans la nuit du samedi au dimanche. Une soixantaine a été interceptée.

À Kiev, une université endommagée par des drones russes rouvre ses portes

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