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Reportage "On n'avance pas, eux non plus !" : les soldats ukrainiens de la 35e brigade d'infanterie confrontés "aux assauts russes" sur le front Est

Cela fait maintenant cinq semaines que l'Ukraine a lancé sa grande contre-offensive pour reprendre le territoire occupé par les Russes, mais les progrès sont moins rapides que prévu. Reportage au sein de la 35e brigade d'infanterie navale, dans la région de Donetsk.
Article rédigé par Isabelle Labeyrie, Gilles Gallinaro - Yashar Fazylov
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des soldats de la 35è brigade d'infanterie navale, près Avdiïvka. (ISABELLE LABEYRIE / RADIO FRANCE)

L'unité est installée au nord de la ville d'Avdiïvka, presque face-à-face avec les Russes. "On n'avance pas, eux non plus, explique, mercredi 12 juillet, Maksim, soldat de la 35e brigade d'infanterie. Pour le moment, la situation est stable, mais ces derniers jours, ils ont intensifié leurs attaques avec des assauts de plus en plus nombreux." La grande contre-offensive promise par Kiev a beau avoir commencé il y a maintenant plus de cinq semaines, les avancées des troupes ukrainiennes sont minces, lentes. La guerre s'installe durablement sur le front Est.

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Drone et système de brouillage

Côté ukrainien, chaque frappe commence par l'envoi d'un drone de reconnaissance. Igor, très concentré au-dessus de sa télécommande, dirige l'engin. "Le drone est à peu près à trois kilomètres d'ici. Je pourrais aller plus loin, mais ils utilisent un système de brouillage." Le soldat montre un point sur l'appareil : "Ici, ce sont les tranchées ennemies".

Maksim et Andreï avec la tablette de contrôle de leur drône. (GILLES GALLINARO / RADIO FRANCE)

Ce drone transmet les coordonnées GPS de la cible. Il suffit ensuite de charger un obus dans le tube du mortier et de tirer. "On se manifeste pour qu'ils ne nous oublient pas !" Ensuite, il faut attendre la riposte de l'ennemi. L'obus arrive, mais, par chance, il tombe à plusieurs centaines de mètres de distance. 

Un soldat de la 35è Brigade d'infanterie navale s'apprête à lancer un drone de renseignement en direction des lignes ennemies; (ISABELLE LABEYRIE / RADIO FRANCE)

Du matériel "très vieux" dans certaines unités

Dans l'unité voisine, le mortier est plus rudimentaire. Les soldats disent même en riant qu'il remonte à la Seconde Guerre mondiale. "C'est vrai qu'il est très vieux, on a dû souder le viseur parce qu'il se déréglait sans arrêt." 

Tir de mortier ukrainien vers les positions russes, près d'Avdiïvka. (GILLES GALLINARO / RADIO FRANCE)

Depuis plus d'un an qu'ils bricolent sur cette ligne de front, sans jamais vraiment la voir progresser, les soldats ont parfois quelques baisses de moral. Mais celui qui se fait appeler Barça, comme le club de football, refuse de baisser les bras. "On ne peut pas en avoir marre. Vous savez pourquoi ? Parce qu'on veut gagner. On n'en aura jamais marre. Tu sais que derrière toi, il y a ta famille, l'Ukraine qui est la terre natale.

"Il y a tant de gars qui sont morts, qu'on ne peut plus revenir en arrière."

Barça, soldat de la 35e brigade d'infanterie

à franceinfo

Les unités de la 35e brigade  d'infanterie ne peuvent pas tirer plus d'une vingtaine d'obus par jour et comptent sur l'envoi de munitions supplémentaires de la part des occidentaux. 

Les soldats ukrainiens de la 35e brigade d'infanterie confrontés "aux assauts russes" sur le front Est

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