: Reportage "On n'avance pas, eux non plus !" : les soldats ukrainiens de la 35e brigade d'infanterie confrontés "aux assauts russes" sur le front Est
L'unité est installée au nord de la ville d'Avdiïvka, presque face-à-face avec les Russes. "On n'avance pas, eux non plus, explique, mercredi 12 juillet, Maksim, soldat de la 35e brigade d'infanterie. Pour le moment, la situation est stable, mais ces derniers jours, ils ont intensifié leurs attaques avec des assauts de plus en plus nombreux." La grande contre-offensive promise par Kiev a beau avoir commencé il y a maintenant plus de cinq semaines, les avancées des troupes ukrainiennes sont minces, lentes. La guerre s'installe durablement sur le front Est.
Drone et système de brouillage
Côté ukrainien, chaque frappe commence par l'envoi d'un drone de reconnaissance. Igor, très concentré au-dessus de sa télécommande, dirige l'engin. "Le drone est à peu près à trois kilomètres d'ici. Je pourrais aller plus loin, mais ils utilisent un système de brouillage." Le soldat montre un point sur l'appareil : "Ici, ce sont les tranchées ennemies".
Ce drone transmet les coordonnées GPS de la cible. Il suffit ensuite de charger un obus dans le tube du mortier et de tirer. "On se manifeste pour qu'ils ne nous oublient pas !" Ensuite, il faut attendre la riposte de l'ennemi. L'obus arrive, mais, par chance, il tombe à plusieurs centaines de mètres de distance.
Du matériel "très vieux" dans certaines unités
Dans l'unité voisine, le mortier est plus rudimentaire. Les soldats disent même en riant qu'il remonte à la Seconde Guerre mondiale. "C'est vrai qu'il est très vieux, on a dû souder le viseur parce qu'il se déréglait sans arrêt."
Depuis plus d'un an qu'ils bricolent sur cette ligne de front, sans jamais vraiment la voir progresser, les soldats ont parfois quelques baisses de moral. Mais celui qui se fait appeler Barça, comme le club de football, refuse de baisser les bras. "On ne peut pas en avoir marre. Vous savez pourquoi ? Parce qu'on veut gagner. On n'en aura jamais marre. Tu sais que derrière toi, il y a ta famille, l'Ukraine qui est la terre natale.
"Il y a tant de gars qui sont morts, qu'on ne peut plus revenir en arrière."
Barça, soldat de la 35e brigade d'infanterieà franceinfo
Les unités de la 35e brigade d'infanterie ne peuvent pas tirer plus d'une vingtaine d'obus par jour et comptent sur l'envoi de munitions supplémentaires de la part des occidentaux.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.