: Témoignage Guerre en Ukraine : "Les négociations sont difficiles mais on ne l’abandonne pas", l'appel à l'aide d'Oleg dont le fils a été enlevé par des soldats russes
Alors que l'offensive russe en Ukraine entrera dimanche 24 avril dans son troisième mois, les habitants s'inquiètent du sort des milliers de personnes portées disparues, dont certaines sont détenues en dehors de tout cadre légal par l'armée russe.
"Mon fils est bien plus fort que les soldats russes qui l'ont enlevé" : c'est la conviction d'Oleg Bouriak. Âgé de 46 ans, il dirige l’administration du district de Zaporijia, en Ukraine. Mais ces derniers jours, alors que l'offensive russe va entrer dans son troisième mois, il n’a plus qu’une préoccupation en tête : faire libérer son fils Vlad, 16 ans, enlevé le 8 avril 2022 alors qu’il fuyait la ville de Melitopol, en zone occupée. "Mon fils est resté 42 jours dans la ville contrôlée par les soldats russes. Il avait pris la décision de ne pas partir, parce que son grand-père était en phase terminale de cancer. Le grand-père est mort à 5h45 ce matin-là, et mon fils a quitté la ville à 8 heures...", explique-t-il, en essuyant une larme.
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Ce 8 avril, Vlad circulait dans un convoi d’évacuation de civils, mais au dernier check-point russe de Vassylivka, aux portes de la zone libre, les soldats ont vérifié les identités de tous les passagers.
Au bout de trois heures, ils ont laissé repartir tout le monde, sauf le garçon : ils avaient compris qu'ils tenaient un moyen de pression sur la partie ukrainienne. Car c'est l’une des facettes de l’occupation d’une partie du territoire ukrainien par l’armée russe : on estime que plusieurs milliers de personnes sont actuellement détenues par les occupants, kidnappées, en dehors de tout cadre légal. Ce sont principalement des militants politiques pro-ukrainiens, des journalistes, mais aussi des entrepreneurs et toutes sortes de personnes dont les soldats Russes peuvent espérer obtenir de l’argent ou du pouvoir.
Monnaie d'échange
Depuis, Vlad est détenu par un geôlier russe, dans un lieu tenu secret. "Tout ce que je sais, c’est qu’il est en vie et qu'il a pu parler au téléphone avec sa mère pour la première fois en onze jours de détention. Moi, j'avais pu lui parler jeudi dernier. On essaye de le soutenir psychologiquement, de ne pas dramatiser la situation, on lui dit qu’on s’occupe de le sortir de là, que les négociations sont difficiles… mais qu’on ne l’abandonne pas !"
Comme les pourparlers n’avancent pas, Oleg a décidé de rendre l’affaire publique pour attirer l’attention sur le sort de son fils, et sur celui de milliers de personnes, des enfants souvent, qui ont été enlevés en zone d’occupation russe, depuis le début de la guerre. "Même en temps de guerre, on ne peut pas s'en prendre à des enfants, en faire des monnaies d'échange. On se doit de les tenir loin des contenus agressifs et fous des adultes", plaide-t-il.
"Les enfants, c'est sacré, on n'y touche pas !"
Oleg Bouriakà franceinfo
L'Ukraine estime que 200 enfants ont trouvé la mort des conséquences de la guerre depuis le début de l'invsaion russe.
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