: Témoignage "Je prie pour que ça se termine le plus vite possible" : en Ukraine, un soldat en permission célèbre Noël à l'écart du front
En Ukraine, la population se prépare aux fêtes, au Noël fêté cette année selon le calendrier grégorien, le 25 décembre, et non plus selon le calendrier orthodoxe. Mais avec l’échec de la contre-offensive, l’heure est loin d’être aux réjouissances alors que Volodymir Zelensky a commencé à préparer la population à une mobilisation de 450 000 à 500 000 hommes supplémentaires.
Dans l’église Saint-Michel de Kiev, Youri s’est agenouillé. Dans la pénombre, la lueur des cierges découpe à peine sa silhouette, sa tenue kaki, sa polaire militaire. Ce Noël est le deuxième dans la guerre pour les Ukrainiens. Et quand on demande à Youri pourquoi il prie, les yeux du soldat se figent : "Je prie pour la santé de tous et pour que ça se termine le plus vite possible." On demande à Youri d’où il vient : le front de l’est, le plus dur.
"On n'en voulait pas de cette guerre"
En Ukraine, chacun respecte ces hommes dont tout le monde sait désormais qu’ils manquent de tout. On économise les munitions, face à la puissance de feu russe. On tient sur des positions en espérant un sursaut de l’aide internationale qui ne vient pas. On serre les dents quand on entend dans la presse les tensions de plus en plus sensibles entre Volodymir Zelensky et le très populaire chef d’état-major, Valéry Zaloujny.
Au front, comme Youri, les hommes attendent davantage de mobilisation. Être relevés, pouvoir souffler et ne surtout pas se laisser envahir par la fatigue et la désillusion : "La guerre c’est partout très dur, mais on ne la cherchait pas. On est attaqués par un agresseur. C’est pourquoi on est obligés de se défendre. Sinon ils vont nous envahir et on ne sera plus que des déchets pour eux. On n’en voulait pas de cette guerre !" Youri esquisse un sourire fatigué, il est épuisé. Quelques jours de permission, à peine. Puis il faudra retourner au front.
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