: Témoignage "Tu te sens un peu à l'intérieur de l'histoire" : en Ukraine, le "fixeur" Yachar Fazylov accompagne les journalistes de Radio France sur le terrain
Depuis avril 2022, un homme accompagne systématiquement les reporters et techniciens de Radio France sur le terrain en Ukraine. Yachar Fazylov, 51 ans, est ce qu’on appelle un "fixeur" : un "local" qui gère les traductions aussi bien que les questions logistiques, toujours compliquées dans un pays en guerre.
Avant la guerre, il a été prof de français, cuisinier, organisateur de colonies de vacances à l'étranger. Aujourd’hui, Yachar Fazylov emmène les journalistes à la rencontre des combattants. Il organise les rendez-vous avec l’armée, traduit les interviews, cherche les endroits où dormir en sécurité...
"Un sentiment de fierté"
"Tu te sens un petit peu à l'intérieur de l'histoire. L'histoire actuelle, l'histoire moderne de l'Ukraine. L'histoire de son combat pour l'indépendance. Dans des dizaines d'années ce sera dans les manuels d'histoire. Il y aura pas mal de livres sur ça et, à vrai dire, tu te sens un petit peu participant actif. J'ai un sentiment de fierté."
"Fixeur, ce n'est pas un métier. Pour moi, c'est une initiation à comprendre les Ukrainiens et à comprendre l'Ukraine."
Yachar Fazylovà franceinfo
Depuis avril 2022, Yachar a travaillé avec plus d’une vingtaine de journalistes et techniciens de Radio France. Quand leur mission est terminée et qu’ils rentrent à Paris, lui reste au cœur du chaos : "J'ai vu plein de choses, des atrocités de la guerre : les blessés sur le poste médical avancé (...) Sur les territoires libérés les gens ont vécu l'occupation : les femmes étaient violées, les hommes torturés. C'est dur parce qu'à vrai dire je ne comprends pas cette guerre, c'est n'importe quoi, ils ne savent pas pourquoi ils font la guerre ! Je rêve que ça s'arrête."
Si demain Yachar est mobilisé, il ira se battre, la peur au ventre mais sans hésiter. Son témoignage est à retrouver en intégralité dans le Podcast "Guerre en Ukraine" sur l'application Radio France.
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