: Témoignages Guerre en Ukraine : "Je pensais que la ville était mieux protégée", s'inquiètent des habitants de Kiev après les bombardements russes
Épargnée par les frappes russes depuis le mois de juin, la capitale ukrainienne a été visée par plus 80 missiles lundi. Sur place, les habitants doivent faire face et vivre dans l'angoisse.
"Je ne me sens plus en sécurité." Maksim, professeur de mathématiques, fait ce constat au lendemain de la pluie de missiles qui s'est abattue sur son territoire et notamment sur sa ville, Kiev. "J'ai été très surpris de voir qu'ils étaient capables de bombarder le centre de Kiev. Je pensais que la ville était mieux protégée, déplore l'Ukrainien. Je suis très inquiet pour ma famille... Le futur est très incertain."
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Alors que la capitale ukrainienne avait été épargnée par les frappes russes depuis le mois de juin, Kiev a de nouveau été visée lundi 10 octobre. Plus de 80 missiles ont été tirés sur la capitale et sur d'autres grandes villes éloignées de la ligne de front. Si la moitié de ces missiles a été abattue par la défense aérienne, les autres ont fait au moins 11 morts et des blessés par dizaine. Le président ukrainien a bien conscience du problème et en parlé avec son homologue américain qui a promis de livrer à Kiev des systèmes de défense perfectionnés.
La crainte d'une attaque nucléaire
Sur place, les habitants de Kiev vivent dans l'angoisse. Ils savent qu'ils ont à faire à un ennemi impitoyable. "Vous devez trouver un endroit pour vous mettre à l'abri, vous vous demandez 'Aurais-je assez de temps pour m'y rendre ?', vous cherchez à savoir si vos enfants vont bien... Je suis fatiguée de cette guerre", raconte, encore sous le choc, Macha, mère de deux enfants.
"Je n'ai pas de mots pour décrire la peur que j'ai ressenti. J'en ai assez d'être toujours inquiète, de me faire du souci pour mes enfants."
Macha, habitante de Kievà franceinfo
Les bombardements de lundi visaient à laver l'affront de l'attaque du pont de Crimée, mais aussi à installer la peur dans l'esprit des Ukrainiens. Désormais, de nombreux habitants ne parviennent pas à se projeter dans l'avenir. Ils ne savent pas de quoi demain sera fait. "Je n'ai jamais imaginé être confrontée à une telle situation, se rend compte Irina, une jeune professeure d'anglais à Genève. Avant, j'avais des projets dans ma vie, je voulais fonder une famille, avoir des enfants... Aujourd'hui, je n'y pense même pas parce que c'est trop dangereux. Je suis en colère contre la Russie, contre Poutine et contre cette guerre dans notre pays." Les Ukrainiens se préparent donc à une guerre longue, aux conséquences imprévisibles avec, en toile de fond, la menace nucléaire.
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