Crimée : des Ukrainiennes font la grève du sexe avec des Russes
Un collectif féminin proteste ainsi pacifiquement contre l'action de Moscou en Crimée.
La résistance non violente. Tandis que les sanctions politiques et économiques semblent ne pas impressionner Vladimir Poutine, un groupe de femmes ukrainiennes proteste contre l'action russe en Crimée en imposant une grève du sexe avec les Russes. "Ne te donne pas à une Russe" est le mot d'ordre de cette campagne lancée sur Facebook le 19 mars, qui vise à calmer l'appétit de Moscou pour les territoires ukrainiens et à attirer l'attention sur ce qui s'est passé en Crimée.
La campagne a été initiée par un groupe de "femmes à succès" : entrepreneuses, journalistes et écrivaines. "On doit combattre l'ennemi par tous les moyens", disent à leurs compatriotes les animatrices de la campagne sur leur site web. Tous les moyens dont la vente de tee-shirts sur lesquels on peut lire leur slogan sous le dessin de deux mains jointes formant un vagin. "Nous avons choisi la provocation, car cela attire l'attention", reconnaît Irena Karpa, écrivaine, blogueuse et musicienne. Les bénéfices de leur action doivent être reversés à l'armée ukrainienne, selon PolicyMic (en anglais).
Des "prostituées" pour des médias russes
La campagne peine à trouver un écho en Ukraine, mais n'a pas tardé à passer la frontière. Dans les médias russes surtout, où des commentateurs qualifient ces manifestantes pacifistes de "prostituées", vocabulaire qu'ils réservaient jusque-là aux Femen.
Les Ukrainiennes ne sont pas les premières à entamer une grève du sexe. En Belgique, des femmes ont déjà expérimenté la méthode, pour forcer le pays à former un gouvernement. On ignore le lien de causalité dans ce cas, mais cette stratégie aux résultats incertains remonte à l'Antiquité grecque. Aristophane racontait dans sa comédie antimilitariste Lysistrata, que les femmes avaient réussi à mettre fin à la guerre du Péloponnèse, en se refusant à leurs maris.
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