"Une bonne décision" mais sans "conséquences concrètes" : scepticisme en Ukraine après le mandat d'arrêt de la CPI contre Vladimir Poutine
La Cour pénale internationale a émis vendredi 17 mars un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine l'accusant d'être responsable de crimes de guerre, pour enlèvements d'enfants et transfert illégal d'Ukrainiens vers la Russie, une décision lourde en symbole. Dès l’annonce de la nouvelle, le téléphone de Yana a sonné : "C’est mon père qui m’a appelée. Il était très content, très joyeux. Il m’a dit qu’à partir de maintenant, on pouvait arrêter Poutine. Je lui ai répondu 'Ok mais qu’est-ce que ça va changer pour nous ?' Il m’a répondu qu’il fallait être patient."
À Kiev, cette annonce représente une forme de reconnaissance de la souffrance endurée depuis le début de la guerre mais il y a du scepticisme tout de même dans les rues de la capitale ukrainienne et de très sérieux doutes sur les conséquences concrètes d’une telle décision. Son père est enthousiaste mais Yana est plus sceptique.
"Je suis réaliste, j’attends des actes concrets, des actions réelles, pas seulement que l’on s’indigne."
Yanaà franceinfo
Et c’était la tonalité vendredi soir, dans les rues de Kiev. La capitale ukrainienne a été bombardée la semaine dernière, les hommages aux soldats morts sont partout et notamment sur un grand mur de la mémoire. Serhy a l’impression de subir concrètement la guerre de Vladimir Poutine, mais il ne croit ni à la fin du conflit, ni à une éventuelle condamnation du dirigeant russe. "Pour être honnête avec vous, je suis convaincu qu’il est très bien caché quelque part, entouré par son clan, que personne ne sait où il est et qu’il ne sera jamais arrêté. C’est une bonne décision mais il n’y aura pas de conséquences concrètes."
Serhy, comme tous les Ukrainiens dit-il, envisage une mesure plus radicale : que le président russe soit tout simplement "exécuté".
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