Allemagne : polémique après des manifestations de joie devant l'incendie d'un futur foyer de réfugiés
Le sinistre, dont l'origine est probablement criminelle, s'est déclaré à Bautzen, à l'est de Dresde, dans la nuit de samedi à dimanche. Plusieurs ministres ont dénoncé un acte "répugnant" .
L'image a frappé les esprits. Dans la nuit du samedi 20 au dimanche 21 février, entre 20 et 30 personnes, selon la police, ont manifesté "une joie non dissimulée" devant un futur foyer de réfugiés en flammes à Bautzen (Saxe). Trois personnes ont même tenté de gêner l'intervention des pompiers et deux jeunes d'une vingtaine d'années, sous l'emprise de l'alcool, ont été brièvement interpellés pour s'être opposés aux forces de l'ordre.
Plusieurs ministres scandalisés
Plusieurs ministres ont dénoncé un acte "répugnant" quelques jours après un précédent incident dans la même région. "Il est totalement inacceptable que de gens, venus chercher une protection contre les persécutions, soient accueillis par la haine", s'est indigné le ministre de l'Intérieur, Thomas de Maizière. "Ceux qui applaudissent pendant que des maisons brûlent, ceux qui effraient les réfugiés se comportent de façon atroce et répugnante", a renchéri sur son compte Twitter son collègue de la Justice, Heiko Maas.
Le sinistre, dont l'origine est probablement criminelle, s'est déclaré à l'est de Dresde, dans un ancien hôtel qui devait accueillir des réfugiés en mars. Les dégâts sont importants, mais il n'y a pas de victime, selon la police.
Dresde berceau du mouvement d'extrême droite Pegida
L'incendie de Bautzen est survenu après les incidents de Clausnitz, au sud de Dresde, jeudi soir, lors de l'arrivée d'un bus conduisant une vingtaine de demandeurs d'asile dans leur nouveau foyer.
Des vidéos largement diffusées sur les réseaux sociaux montrent un policier saisir un adolescent par le cou pour le sortir sans ménagement du bus, sous les cris d'une centaine de manifestants qui hurlaient "rentrez à la maison !" ou "dehors !". Auparavant, des manifestants avaient tenté de bloquer le bus. L'attitude de la police fait polémique, comme le montre ce reportage de France 2.
Allemagne : Des policiers évacuent violemment des demandeurs d'asile
Ces dernières attaques contre les foyers de réfugiés ont été commises en Saxe, Etat régional d'ex-RDA où l'extrême droite est particulièrement bien implantée.
Dresde, capitale de ce Land, est aussi le berceau du mouvement islamophobe et anti-réfugiés Pegida, acronyme allemand des Patriotes européens contre l'islamisation de l'Occident, né à l'automne 2014.
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