"Aquarius" : Emmanuel Macron dénonce le "cynisme" et "l'irresponsabilité" de l'Italie
Le président de la République a rappelé, mardi, lors du Conseil des ministres, le droit international humanitaire. Il a dénoncé l'attitude de l'Italie qui a refusé d'accueillir le navire "Aquarius" avec 629 migrants à son bord, a rapporté le porte-parole du gouvernement français.
Emmanuel Macron s'exprime pour la première fois sur l'affaire de l'Aquarius. Il a dénoncé, mardi 12 juin, en Conseil des ministres, la "part de cynisme et d'irresponsabilité du gouvernement italien" qui a refusé d'accueillir le navire et ses plus de 600 migrants, dérogeant au droit international. "L'Italie ne peut accepter de leçons hypocrites de pays ayant préféré détourner la tête en matière d'immigration", a riposté le gouvernement italien, dans une note de la présidence du Conseil.
En Conseil des ministres, Emmanuel Macron "a tenu à rappeler le droit maritime" qui indique "qu'en cas de détresse ce soit la côte la plus proche qui assume la responsabilité de l'accueil", a déclaré le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux. "Si un bateau avait la France pour rive la plus proche, il pourrait accoster" en France car "c'est le respect du droit international", a ajouté le président, qui a salué le courage de l'Espagne qui a décidé d'accueillir le bateau, selon le porte-parole.
"La France prend sa part, mais ce qui est inacceptable, c'est le comportement et l'instrumentalisation politique qui en a été faite par le gouvernement italien", a dénoncé Benjamin Griveaux face à la presse. "La France n'est pas restée inactive au cours des 24 dernières heures", a-t-il ajouté, en précisant que Emmanuel Macron allait s'entretenir mardi avec "les autorités maltaises, espagnoles et italiennes".
"Une ligne de crête" entre "fermeté et humanité"
Pour lui, "c'est la même ligne de fermeté et d'humanité que nous défendons depuis le début." "C'est une ligne de crête, qui suscite à gauche et à droite des réactions quasi-épidermiques, mais c'est cette ligne-là que nous avons fixée et que nous entendons tenir jusqu'à son terme." "Il faut une réponse européenne" sur ce sujet qui sera au menu du Conseil européen des 28 et 29 juin, où la France et l'Allemagne doivent présenter "ensemble une proposition ambitieuse", notamment sur le financement de la police des frontières Frontex, a dit Benjamin Griveaux.
"Il n'est pas question de créer un précédent qui permettrait demain à un pays européen de se défausser sur ses partenaires. Nous devons faire preuve de solidarité, ce que n'a pas fait l'Italie", a-t-il ajouté. "Quand on laisse [l'Aquarius] s'approcher" pour ensuite refuser l'accueil, "j'y vois une forme de cynisme", a fustigé le porte-parole.
Le président de la République a souhaité que "la solidarité joue" en faveur de l'Espagne et indiqué que la France allait envoyer des moyens au gouvernement espagnol pour gérer cet accueil. "La question qui est centrale est de savoir si les personnes qui sont présentes sur l'Aquarius sont éligibles à l'asile", a-t-il indiqué, en précisant que les autres "seront reconduites vers les pays de départ."
Pour "approfondir le dialogue" sur les questions migratoires, Gérard Collomb a invité ses homologues italien et espagnol à Paris "dans les prochains jours", a indiqué le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.
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