A bord de l’"Aquarius", les rescapés ont été les derniers à apprendre que Malte acceptait de les voir débarquer
L’"Aquarius" arrive mercredi à Malte, qui a accepté de le laisser accoster. A bord, par crainte d'un contre-ordre, les rescapés n'en ont pas été tout de suite informés.
Le monde entier sait depuis mardi 14 août que l’Aquarius va pouvoir accoster à Malte avec ses 141 rescapés. L'île a donné finalement donné son accord pour accueillir le bateau et ses 141 naufragés. Les migrants seront ensuite répartis entre six pays européens, dont la France qui en recueillera 60. Tout le monde le sait... sauf les premiers concernés.
Lors de la distribution du thé, mardi soir, ordre avait été donné aux équipes de SOS Méditerranée de ne rien révéler aux migrants qui patientent depuis quatre jours sur le pont, ainsi que le raconte Aloïs, de Médecins sans frontières : "C'est toujours cette réalité lamentable. Les gens qui sont les premiers concernés ne sont pas informés."
Un tweet pour seule autorisation
Le Premier ministre maltais a certes tweeté qu’il était prêt à voir l’Aquarius débarquer mais depuis, les autorités maritimes concernées n’ont toujours pas contacté le bâtiment. A bord de l'Aquarius, SOS Méditerranée et MSF, prudents, ont préféré protéger les migrants après tout ce qu’ils ont vécu en Libye.
On aurait eu envie de courir sur le pont pour leur donner l’information. Simplement, je n’ai pas du tout envie d’informer ces gens si c’est pour que le plan change
Aloïs de Médecins sans frontièresà franceinfo
À la question de savoir s’il comprend la politique de l’Europe, la réponse d'un des 141 rescapés de l'Aquarius est résignée : "Moi, mon vieux père disait qu'avant de faire quelque chose à autrui, il faut se mettre à sa place, dit-il. C’est difficile, chaque année l’Europe reçoit beaucoup d’Africains. Je suis conscient que ce n’est pas facile pour eux de gérer tous ces Africains."
L'Aquarius pourrait accoster mercredi en début d'après-midi à Malte où il a été autorisé à se rendre. La première chose que ce migrant fera quand le bateau accostera, c’est "un appel, juste un appel" pour savoir si sa sœur est vivante. Comme beaucoup d’autres, un proche est resté coincé en Libye. Les passeurs ordonnent aux migrants de grimper à bord des embarcations dans la nuit noire. Ce jeune homme a dû attendre l’aube pour constater que sa sœur n’était pas à bord.
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