Devant le Parlement à Strasbourg, Macron propose "un programme européen" pour financer les collectivités accueillant des réfugiés
Le président français a proposé mardi de "créer un programme européen" pour financer les collectivités locales accueillant des réfugiés.
Emmanuel Macron souhaite dépasser "le débat empoisonné" sur les quotas de répartition au sein de l'Union européenne. "Je propose de créer un programme européen qui soutienne directement financièrement les collectivités locales qui accueillent et intègrent les réfugiés", a expliqué mardi 17 avril le président français dans un discours prononcé devant le Parlement européen à Strasbourg.
Pour le chef de l'Etat, il s'agit d'un des dossiers sur lesquels "nous devons obtenir des résultats tangibles." Pour cela, il faut "débloquer le débat empoisonné sur le 'règlement de Dublin' et les relocalisations, mais aussi dépasser ce débat, en construisant la solidarité interne et externe dont l'Europe a besoin", estime Emmanuel Macron.
Une charge démesurée pèse sur la Grèce et l'Italie
Les Etats membres de l'UE se sont donné jusqu'en juin pour s'accorder sur une réforme du "règlement de Dublin", qui désigne quel pays a la responsabilité de traiter une demande d'asile faite en Europe. Ce dispositif décrié la confie presque toujours au pays de première entrée dans l'UE, faisant peser une charge démesurée sur la Grèce et l'Italie notamment, mais sa réforme est enlisée depuis près de deux ans.
La Commission européenne, soutenue notamment par Berlin, propose de partager l'accueil par des quotas de "relocalisation", qui ne seraient toutefois déclenchés qu'en cas de crises comparables à celle de 2015, quand 1,26 million de personnes ont demandé l'asile dans l'UE. Mais plusieurs pays, Pologne et Hongrie en tête, refusent catégoriquement toute idée de répartition obligatoire, faisant notamment valoir l'opposition de leurs opinions publiques à de telles mesures.
Malgré l'absence de consensus, l'UE avait adopté en 2015 un plan exceptionnel de "relocalisations" depuis l'Italie et la Grèce, incluant des quotas obligatoires d'accueil, arrivé à échéance en septembre 2017, et que plusieurs pays de l'Est ont refusé d'appliquer.
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