"Ils ont repris leurs activités" : les méthodes des filières d’immigration clandestine se sont "diversifiées" après la découverte du camion charnier en Angleterre il y a un an
En Grande-Bretagne, plusieurs hommes sont jugés lundi, un an après la mort de 39 migrants vietnamiens, dont les corps ont été retrouvés dans un conteneur frigorifique près de Londres.
À Londres s’ouvre, lundi 5 octobre, le procès d'une partie des responsables du "camion charnier" dans lequel 39 migrants vietnamiens ont trouvé la mort il y a un an, près de la capitale anglaise. Des dizaines de personnes ont également été arrêtées en France, en Belgique et il y a quelques semaines, un procès a eu lieu au Vietnam.
Ce drame a mis en lumière les dangers de l'immigration clandestine. Les filières vietnamiennes se sont mises en sommeil raconte Xavier Delrieu, le chef de l'Ocriest, la direction centrale de la police aux frontières : "Ça a beaucoup inquiété les trafiquants parce qu’ils savaient qu’il y aurait des investigations très poussées sur les personnes décédées."
Ils se sont mis en sommeil, le temps de voir ce qu’il se passait au niveau judiciaire.
Xavier Delrieu, le chef de l'Ocriestà franceinfo
Une mise en sommeil qui ne dure qu’un temps. "En voyant qu’il n’y avait pas de réponse immédiate à la suite de cette découverte, ils ont repris leurs activités et ont diversifié les modes opératoires", explique Xavier Delrieu.
Un trafic très lucratif
L’Ocriest a constaté que les filières ne réalisent plus "de chargement de nombre important de migrants dans les camions frigorifiques mais plutôt des convoyages de trois ou quatre migrants qui étaient cachés dans des cabines de chauffeurs poids lourd, avec leur complicité bien évidemment, pour les faire passer en Grand-Bretagne soit par bateau, soit par le tunnel".
Un trafic d'êtres humains très lucratif pour ses passeurs sans foi ni loi. Les migrants doivent débourser environ 20 000 euros pour aller de France en Angleterre, et jusqu'à 25 000 euros pendant la crise du Covid-19.
Ces migrants empruntent en général la même route pour quitter le Vietnam. D'Hanoï, ils vont en avion en Russie, puis traversent l'Europe, risquant leur vie à chaque passage de frontière. Difficile de savoir combien y parviennent mais l'Ocriest estime qu'ils sont plusieurs dizaines par semaine à tenter de rejoindre l'Angleterre.
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