: Infographie La poussée de l'extrême droite en Europe depuis quinze ans
La crise des migrants a donné un coup de fouet aux mouvements populistes sur le Vieux continent. Franceinfo a rassemblé, dans un graphique, les scores obtenus par les partis d'extrême droite aux élections législatives dans dix pays européens.
L'Allemagne ne résiste pas à la montée du populisme en Europe. Le parti d'extrême droite anti-migrants, Alternative für Deutschland (AfD), est arrivé en deuxième position aux législatives dans le Mecklembourg-Poméranie occidentale avec 22% des voix, dimanche 4 septembre, devant la CDU d'Angela Merkel (19%).
Mais le parti de la chancelière allemande n'est pas le seul a subir la poussée de l'extrême droite. Depuis le début des années 2000, plusieurs pays - notamment au nord de l'Europe - ont vu les partis nationalistes connaître des ascensions fulgurantes au cours des scrutins nationaux. Le Parti populaire danois, qualifié de "xénophobe" à propos de ses positions sur le contrôle de l'immigration, est devenu la deuxième force politique du pays après les élections législatives de 2015, en obtenant 21,1% des suffrages. En 2001, il n'avait obtenu que 11%. Franceinfo a rassemblé, dans ce graphique, les scores obtenus par les principaux partis d'extrême droite aux élections législatives dans dix pays européens sur les quinze dernières années.
L'une des poussées les plus significatives de l'extrême droite a eu lieu en Hongrie, où le Jobbik est passé de 2,2% aux législatives de 2006 à 20,2%, huit ans plus tard. Il est jugé infréquentable par plusieurs partis populistes européens, tant ses positions sont extrêmes, notamment autour du droit à l'avortement ou de son antisémitisme latent.
Si la plupart des partis évoqués dans le graphique se retrouvent sur l'euroscepticisme, tous ne partagent pas les mêmes positions. Lors des élections européennes de 2014, le parti britannique Ukip avait, par exemple, refusé une alliance avec Marine Le Pen pour constituer un groupe parlementaire, estimant que l'antisémitisme faisait partie de l'ADN du Front national, comme le racontait le Guardian (en anglais).
Toutefois, la crise des migrants a donné un coup de fouet aux mouvements populistes, qui s'accordent presque tous sur leurs positions anti-immigration. Aux Pays-Bas, le débat sur les réfugiés a, par exemple, redonné des couleurs au Parti pour la liberté (PVV), de Geert Wilders. Lancé en 2006, ce parti islamophobe dispose actuellement de 15 députés, mais les sondages lui en promettent trois fois plus pour les législatives de 2017.
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