Cet article date de plus de sept ans.

"Je ne peux plus supporter ça" : le maire de Grande-Synthe interpelle Macron sur la situation des enfants de migrants

Sur Twitter, l'élu a publié des photos montrant les conditions de vie plus que précaires des enfants. Entre 30 à 40 vivent dans ce camp de fortune, aux côtés de leurs parents. Franceinfo l'a contacté. 

Article rédigé par Kocila Makdeche
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Depuis l'incendie du camp de la Linière, de nombreux migrants errent dans un bois de la commune de Grande-Synthe (Pas-de-Calais). (MAXPPP)

"Jour après jour, il y a de plus en plus de personnes qui arrivent dans ma ville." Damien Carême, le maire EELV de Grande-Synthe (Pas-de-Calais), a interpellé le chef de l'Etat, mardi 11 juillet, sur les conditions de vie des migrants établis sur sa commune. L'élu a publié une série de photos à l'attention d'Emmanuel Macron : elles montrent de très jeunes enfants allongés à même le sol, dans un camp de fortune.

Les clichés de ces deux enfants, âgés de 3 et 8 ans, ont été pris par leur parents et transmise à l'ONG britannique Help4Refugees. L'organisation les a publiées sur Facebook et France 24, au début du mois de juillet pour dénoncer la situation "inhumaine" des réfugiés dans ce camp. 

Des familles "qui se brossent les dents dans l'eau du lac"

Environ 350 personnes vivent sur place. Parmi eux, l'édile dénombre environ 30 à 40 enfants. "Il y a des bébés, des mamans, des papas, qui dorment dehors et qui se brossent les dents dans l'eau du lac. Je ne peux plus supporter ça", s'emporte Damien Carême auprès de franceinfo. En avril, le camp humanitaire de la Linière qui accueillait 1 400 migrants sur la commune, a été détruit par un incendie. Il n'a pas été reconstruit.

"J'ai décidé d'interpeller Emmanuel Macron sur Twitter, parce que le gouvernement est aux fonctions depuis un certain temps et que les choses ne vont pas assez vite", explique-t-il, juste après l'annonce du plan d'action du gouvernement sur l'accès au droit d'asile. "Lors de cette déclaration du Premier ministre, je n'ai rien entendu sur l'accueil humanitaire d'urgence", continue le maire de Grande-Synthe.

On nous parle de places d'hébergements pour les demandeurs d'asile, mais ça ne concerne pas les personnes que nous avons ici ! Ils ne sont pas venus pour demander l'asile, mais pour passer en Angleterre !

Damien Carême, maire de Grande-Synthe

à franceinfo

"Je crains que rien ne change"

A plusieurs reprises, l'édile a alerté l'exécutif sur la situation des migrants dans sa commune. Dernier fait en date : une lettre ouverte publiée sur son site où il réclame l'ouverture de centres d'hébergement dans le Pas-de-Calais. "Le gouvernement a choisi délibérément de tracer une frontière invisible, une ligne de démarcation organisant d'un côté la prise en charge des réfugiés via les Centres d'accueil et d'orientation (CAO) et laissant à l'abandon de l'autre côté, sur le littoral des Hauts-de-France, à la fois les migrants et les collectivités", y écrit-il. 

Mardi, Damien Carême a été reçu par Jacqueline Gourault, ministre déléguée auprès du ministre de l'Intérieur. Un hasard du calendrier, le rendez-vous étant prévu depuis plusieurs semaines. "J'aurais aimé être reçu directement par Gérard Collomb, mais c'était déjà une bonne chose, explique l'élu. Je lui ai montré les photos et elle m'a entendu. Elle m'a expliqué qu'elle allait faire remonter l'information. Mais encore une fois, je crains que rien ne change."

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.