Lifeline : "L'Union européenne et les chefs d'État se comportent comme des épiciers à l'égard des naufragés de la mer"
"La polémique et les commentaires ne sont pas à la hauteur de la situation" estime le directeur général de France Terre d’Asile, à propos du navire humanitaire Lifeline, qui transporte 233 migrants en mer Méditerranée.
"L'Union européenne et les chefs d'État se comportent, à l'égard des naufragés de la mer, comme des épiciers" affirme Pierre Henry, le directeur général de France Terre d’Asile, alors que le Lifeline n'a toujours pas reçu l'autorisation d'accoster sur l'île de Malte, mercredi 27 juin dans la matinée. À son bord, 233 migrants. Emmanuel Macron a estimé mardi que l'ONG allemande Lifeline agissait "en contravention de toutes les règles et des garde-côtes libyens" et "fait le jeu des passeurs".
Faire le jeu des passeurs, "si c'est sauver des gens en haute mer, alors on ne comprend plus rien à la moindre humanité. Dire que les ONG font le jeu des passeurs me paraît être pour le moins inapproprié", a estimé Pierre Henry.
Accuser des ONG d'aller sauver des gens me paraît totalement incongru.
Pierre Henryà franceinfo
Le directeur général de France Terre d’Asile a insisté sur le fait que "ce ne sont pas les ONG qui poussent les gens à s'entasser sur des radeaux de fortune et à fuir l'enfer de la Libye et à risquer leur vie. Il faut garder raison et être très prudent avec ces commentaires."
Pierre Henry a rappelé que "le secours en mer est une obligation qui incombe à tout capitaine de navire croisant à proximité une embarcation en difficulté." "Cela découle d'une tradition ancestrale de solidarité de marins en mer. Il y a des conventions qui existent et régulent tout cela."
Le Lifeline attendu à Malte
Mercredi matin, le navire humanitaire Lifeline n'a toujours pas reçu l'autorisation d'accoster sur l'île de Malte alors que le chef du gouvernement italien a annoncé un accord mardi. Six pays européens dont l'Italie et la France ont accepté de prendre en charge les 233 migrants qu'il transporte. La France va accueillir "quelques dizaines d'individus", a annoncé Emmanuel Macron mardi.
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