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Migrants secourus dans la Manche : "Les tentatives de traversées ne s'arrêtent pas, peu importe le moment de l'année", rappelle une association

Pierre Roques, coordinateur à l’association "L’Auberge des migrants" espère que les rescapés du naufrage d'une embarcation de fortune dans la Manche seront accueillis.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Les 43 rescapés ont été escortés par un bateau des garde-côtes anglais à Dover, au Royaume-Uni, le 14 décembre 2022. (CARLOS JASSO / AFP)

"Les tentatives de traversées ne s'arrêtent pas, peu importe le moment de l'année", déclare mercredi 14 décembre sur franceinfo Pierre Roques, coordinateur à l’association "L’Auberge des migrants" après le décès d'au moins quatre personnes dans la nuit de mardi 13 à mercredi 14 décembre qui tentaient, malgré le froid, de traverser la Manche pour rejoindre le Royaume-Uni. Durant le naufrage de cette embarcation de fortune, survenu à une cinquantaine de kilomètres de Douvres en Angleterre, 43 passagers ont pu être secourus.

franceinfo : Que vont devenir les 43 rescapés de cette embarcation de fortune ?

Pierre Roques : On se pose la question, parce qu'on voit que le Royaume-Uni est en train de durcir sa politique d'accueil et on se demande si bientôt ce ne sera pas la fin du droit d'asile dans le pays. On espère donc qu'elles seront accueillies mais on est inquiets pour elles. Les gouvernements européens et notamment le gouvernement britannique mais aussi français persistent dans l'erreur et privilégient l'angle sécuritaire pour gérer ce drame humain à grande échelle.

Il y a donc des traversées même en ce moment alors que le risque est encore plus grand ?

Les tentatives de traversées ne s'arrêtent pas, peu importe le moment de l'année. Cette année on est à plus de 45 000 maintenant, ce qui peut sembler énorme rapporté au danger que ça représente mais qui est peu finalement rapporté à la population européenne et britannique. Il n'y a donc pas actuellement de crise migratoire et toutes ces personnes pourraient être accueillies facilement. Au-delà des conditions terribles des traversées, les conditions matérielles d'accueil et de survie sur les campements sont dramatiques. Il y a actuellement, à Calais, une opération d'expulsion en cours et ce malgré le drame survenu cette nuit.

Ça pose encore une fois la question de la coordination et des responsabilités entre le Royaume-Uni et la France ?

On voit que les deux pays arrivent très bien à se coordonner quand il s'agit de questions sécuritaires par contre, quand il est question de secours en mer on voit que c'est beaucoup plus difficile. Pour éviter ce genre de drame, il suffit de mettre en place des voies de passages sûres pour que les personnes n'aient pas à risquer leur vie pour traverser quelques dizaines de kilomètres, ce qui est complètement absurde et cruel.

Pourquoi ce n'est pas fait à votre avis ?

Le problème est à la fois local, au niveau du Royaume-Uni et de la France, mais aussi européen. Ce qu'on constate c'est que la plupart des personnes qui se pressent à Calais, Grande-Synthe et sur le littoral nord sont des personnes mal accueillies dans les autres pays européens et qui n'avaient pas forcément comme projet d'aller au Royaume-Uni en arrivant sur le sol européen. Donc ça passe d'abord par un meilleur accueil et ensuite par des manières de traverser les frontières qui soient sûres.

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