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Reportage À Lampedusa, les migrants sont parqués dans des camps, dans des conditions "invivables", selon un bénévole de l'église locale

Sur l'île italienne de Lampedusa, première porte d'entrée des migrants en Europe, les migrants sont parqués dans des camps et placés sous haute surveillance de l'armée et de la police.
Article rédigé par franceinfo, Bruce de Galzain
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
L'extérieur de l'un des camps de migrants de l'île de Lampedusa, sous bonne garde de l'armée. (BRUCE DE GALZAIN / RADIO FRANCE)

Dimanche 9 avril pour la fête de Pâques, le pape François va donner sa bénédiction et son message Urbi et Orbi. Il appellera de nouveau à la paix en Ukraine, sans oublier les réfugiés du monde entier et notamment ceux qui sont enfermés dans des camps et meurent en mer Méditerranée. L'île italienne de Lampedusa est la première porte d'entrée en Europe. Située à quelques 130 kilomètres des côtes tunisiennes, elle est devenue une zone ultra-militarisée où les migrants sont parqués dans un camp. 

Des migrants sont alignés le long d'un quai sous surveillance de la police sur l'île italienne de Lampedusa, en attendant d'embarquer pour la Sicile. (BRUCE DE GALZAIN / RADIO FRANCE)


L’armée veille et surveille à Lampedusa. Des militaires sont même en faction avec leur camion sur les rochers qui surplombent le centre de réfugiés, au cas où un migrant tente de s’échapper du camp. À l’entrée, on nous demande nos papiers, mais il sera impossible d’obtenir une autorisation pour entrer. Même les volontaires qui sortent du camp ne sont pas autorisés à parler, sinon leurs ONG n’auront plus le droit d’y travailler. Enzo Riso est pêcheur, il est volontaire pour l’église de Lampedusa et connaît donc bien le camp. "C'est invivable dedans, invivable", raconte-t-il. "Leur excuse, c'est qu'il y a 3 000 personnes dans ce camp au lieu de 300. Mais c’est complétement délabré : les toilettes, tout... Ils dorment dehors. C'est indescriptible, et rien ne fonctionne !"

"Je n'arrive même pas à comprendre comment on peut faire cela : ces personnes arrivent ici et on les enferme. Elles sont en état d'arrestation !" 

Enzo Riso, volontaire pour l'église de Lampedusa

franceinfo

Les seuls réfugiés que nous pourrons approcher sont à l'hôpital de jour. Parmi eux, il y a cette jeune camerounaise, enceinte de trois mois. Elle découvre le coeur de son bébé sur une échographie. Avec elle, un autre camerounais de 17 ans lui traduit ce que dit le médecin italien. Il porte une cicatrice qui lui fait encore mal. Elle date pourtant d'il y a deux ans quand il est passé par le Niger pour rejoindre l'Europe et a été agressé dans un camp. Mais stop, il est interdit de leur parler. 

Don Carmelo, curé de Lampedusa. (BRUCE DE GALZAIN / RADIO FRANCE)

Les forces de l’ordre sont partout sur l'île. Le curé de Lampedusa, Don Carmelo, les a même comptés. "Vous savez, à Lampedusa nous sommes environ 6 000 habitants", explique-t-il, "Mais ici entre l'armée, les carabiniers et la police, il y a environ 1 000 hommes en poste. Ils tournent tous les 15 jours parce que ce qu'ils voient ici est trop anxiogène. Mais donc sur les 6 000 que nous sommes sur l'île, 1 000 sont des forces de l'ordre !" Et Don Carmello rappelle le message du pape venu à Lampedusa il y a tout juste dix ans : voir l’autre non pas comme un étranger, mais comme un frère.

A Lampedusa, les conditions de vie très difficiles des migrants - Reportage de Bruce de Galzain

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