Quotas de réfugiés : la volte-face de François Hollande
François Hollande a défendu, jeudi, le principe d'un "mécanisme permanent et obligatoire" pour répartir les migrants entre les différents pays de l'Union européenne, un principe auquel il était fermement opposé il y a quelques mois.
"Un mécanisme permanent et obligatoire" pour répartir les réfugiés en Europe. François Hollande n'a pas utilisé le mot de "quotas", jeudi 3 septembre, lors d'une allocution à l'Elysée. Mais c'est bien à cette idée qu'il s'est rallié, après l'émotion provoquée par la photo du petit Aylan, un enfant échoué sur une plage de Turquie. Une volte-face pour la France, fermement opposée à ce dispositif il y a quelques mois.
"Ce n'est pas la bonne méthode", disait Hollande en juin
En mai, la Commission européenne avait proposé la mise en place de quotas d'accueil de demandeurs d'asile dans les différents pays de l'Union européenne, fixés sur la base du PIB, du taux de chômage, et du nombre de demandeurs d'asile accueillis depuis 2010. "Ceci n'a jamais correspondu aux propositions françaises", avait répliqué Manuel Valls, le 27 mai, tout en demandant une répartition "plus équitable" de l'effort. François Hollande avait enfoncé le clou : "Il n'est pas question qu'il y ait des quotas d'immigrés". "Ce n'est pas la bonne méthode", estimait-il en juin.
Jeudi, la France a fait parvenir à Bruxelles une "initiative" commune avec l'Allemagne, encourageant les pays membres de l'Union européenne à "agir" en adoptant un "mécanisme permanent et obligatoire" de répartition des réfugiés. La proposition sera examinée le 14 septembre par les ministres de l'Intérieur européens.
L'Elysée reconnaît une "évolution" de sa position
"L'Union européenne doit faire davantage, elle doit répartir, c'est le mot qui est choisi, un certain nombre de personnes qui demandent refuge. (...) Il ne s'agit plus de s'attacher à des mots, il s'agit de sauver des vies", a expliqué François Hollande. En visite en Suisse, Angela Merkel est allée plus loin en utilisant le terme de quotas : "Nous avons besoin de quotas contraignants au sein de l'Union européenne pour se partager les devoirs, c'est le principe de solidarité."
"Face à une situation qui est elle-même en évolution, il faut trouver des réponses à la hauteur de la crise", a expliqué l'Elysée, jeudi, reconnaissant une "évolution" de la position française.
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