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Vidéo "Il ne faut pas les mettre dans un ghetto" : la petite commune de Saint-Beauzire, en Haute-Loire, accueille une centaine de demandeurs d'asile

Publié Mis à jour
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Article rédigé par Benjamin Illy - Édité par Adrien Bossard
Radio France

La commune, qui compte un peu plus de 400 habitants, accueille une centaine de demandeurs d'asile. L'intégration passe par la scolarisation et l'éducation, et se passe très bien. 

Dans le petit village de Saint-Beauzire, en Haute-Loire, on comprend peut-être mieux que personne la notion d'intégration. Alors qu'Emmanuel Macron a lancé, mardi 15 janvier, le grand débat national, et attend notamment que les Français fassent des propositions sur la question migratoire, les 400 habitants du village cohabitent avec des demandeurs d'asile depuis 2015. Ils sont aujourd'hui 104. Des Afghans, des Érythréens, des Éthiopiens, des Serbes ou encore des Bangladais. Ils vivent dans le centre de vacances Léo Lagrange, reconverti en centre d'accueil et d'orientation, au cœur de Saint-Beauzire.

Pour moi, ils sont des citoyens de la commune

Serge-Pierre Mondani, le maire

à franceinfo

"Quand vous avez des familles, vous avez des enfants qui sont scolarisés. Il y a eu un formidable lien social qui s'est créé avec l'école", explique Serge-Pierre Mondani, le maire de Saint-Beauzire et soutien d'Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle. "L'école, c'est le lien le plus puissant de la République. C'est quelque chose dont on peut témoigner." Et c'est là dessus, dit-il, qu'il faut insister pour participer à l'intégration des migrants et demandeurs d'asile, en France. "Mais ce qu'il ne faut pas, poursuit l'élu, c'est mettre dans un ghetto les gens lorsqu'ils arrivent. Car, pardonnez-moi, mais vous pouvez en faire des fauves."

Parmi les demandeurs d'asile accueillis à Saint-Beauzire, il y a Adam. Il a 27 ans, vient du Soudan et souhaite rester en France. "Nous voulons vivre ensemble", dit sobrement le jeune homme. Il suit des cours de langue avec les bénévoles de l'association Léo Lagrange, issus du village ou des communes voisines. 

Nos demandeurs d'asile, ceux que l'on a ici, sont volontaires pour travailler. Ils ont vraiment envie de s'intégrer

Marie, bénévole de l'association Léo Lagrange

à franceinfo

Pour ces bénévoles, il sera difficile, en revanche, de ressortir quelque chose de positif du grand débat national sur les questions d'intégration et d'immigration. "Les 'gilets jaunes' ont envie que l'on s'intéresse à eux. C'est difficile de partager quand on a le sentiment de ne pas avoir assez soi-même, reconnaît Jacqueline, 64 ans. Moi, je ne partage pas cette position mais j'essaie de les comprendre." 

"Je suis très discrète par rapport aux activités que je fais [donner des cours de soutien scolaire aux enfants de demandeurs d'asile], poursuit-elle. Je ne l'ai dit à personne dans mon village." Car, selon Marie, autre bénévole de 68 ans, "c'est un sujet de conflit avec les voisins. Les gens ont très peur de l'islam". Pour les rassurer, c'est assez simple, estime Cathy : "On a la laïcité inscrite au fronton de toutes nos institutions. C'est le moment de la réaffirmer et de faire valoir toutes les lois qui vont avec".

  

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